Publié le 12 Dec 2014 - 13:30
PROMOTION DES DROITS HUMAINS AU SENEGAL

Alioune Tine invite à une mobilisation contre les discriminations

 

A l’occasion de la célébration de la journée des droits de l’Homme, Alioune Tine, président du Comité sénégalais des droits de l’Homme, a appelé à une mobilisation contre l’impunité et les discriminations.

 

A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré mercredi 10 décembre la journée des droits de l’Homme. Le Comité sénégalais des droits de l’Homme (CSDH) a profité de l’occasion pour organiser une conférence de presse, en collaboration avec le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes (CLVF), l’Association des juristes du Sénégal (AJS), l’Article 19 et le Centre de ressources pour la promotion des droits des personnes handicapées (CRPH). Le président du CSDH, Alioune Tine, s’est abstenu de faire le point sur la situation des droits humains au Sénégal, en ce 66ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Toutefois, M. Tine a appelé à une mobilisation contre la discrimination et l’impunité qui, dit-il : « sont des fléaux qui gangrènent les sociétés africaines de façon globale ». « Il nous faut absolument méditer et agir sur ces phénomènes qui sont les nouvelles menaces pour la paix, la sécurité, la démocratie, les droits humains et les libertés fondamentales », a-t-il insisté. C’est pourquoi, le président du CSDH a appelé l’ensemble des associations de défense des droits de l’Homme, mais aussi les leaders d’opinion et les victimes elles-mêmes à « œuvrer ensemble pour l’éradication de toutes les formes de discrimination basées sur le genre, la religion, l’ethnie ou le statut social ».

Mais aussi sur le handicap, surtout que selon Oumar Diop, coordonnateur du CRPH, « malgré leur réussite dans les études et la formation, les jeunes handicapés éprouvent des difficultés à s’insérer professionnellement». « La loi d’orientation sociale pour la promotion et la protection des droits des personnes handicapées garantit l’accès à l’emploi et réserve un quota de 15% dans les recrutements. Les préjugés et le stigma interviennent car certains recruteurs ou gestionnaires des ressources humaines ont peur du handicap », a déploré M. Diop. C’est pourquoi le président du CSDH a aussi invité à la « tolérance, à la sagesse et au sens de la responsabilité pour le développement harmonieux du bien-être social ».

Selon la présidente de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), pour que ces droits soient respectés, il faut qu’ils soient connus. Pour cela, Fatou Kiné Camara estime que les droits humains doivent être enseignés, dès le primaire. Face au fort taux d’analphabétisme en français, l’idéal serait à son avis que les langues nationales soient des langues officielles, comme c’est le cas en Afrique du Sud où dit-elle : il y a 11 langues officielles. « Il faut éviter le complexe du français. C’est une question de droit pour la population. Il faut qu’on ose », a martelé la présidente de l’AJS.

Dépénalisation des délits de presse 

Alioune Tine invite les députés à voter le code de la presse

Lors de la célébration de la journée des droits de l’Homme, la question de la dépénalisation des délits de presse au Sénégal a été débattue. Le président du Comité sénégalais des droits de l’Homme a invité les députés à voter le nouveau code de la presse.

Alioune Tine a déploré la position des pourfendeurs dudit code, en soutenant que ceux qui sont contre la dépénalisation des délits de presse doivent proposer autre chose. Mieux, le président du CDS considère qu’il faut évoluer ; que la presse régule la presse et non la justice. Il a cité l’exemple de la Côte d’Ivoire où dit-il : «la justice ne se mêle pas des problèmes de la presse ».

La directrice régionale de l’ONG Article 19 Afrique de l’Ouest, Fatou Jagne Senghor, a elle déclaré qu’il est « impératif d’abroger les délits de diffamation contre les autorités publiques ainsi que les peines privatives de liberté pour la diffamation envers les particuliers ». La présidente a plaidé aussi pour la réduction des sanctions pécuniaires et l’accès facile aux sources officielles d’information pour réduire les marges d’erreur des journalistes ».

FATOU SY

 

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