Les députés de l'opposition ne lâchent pas l'affaire

Les députés de l'opposition ne lâchent pas l'affaire concernant la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19. En effet, ces parlementaires ont déposé sur la table du président de l'Assemblée nationale une proposition de résolution de mise en accusation de 10 ministres devant la Haute cour de justice, pour infractions présumées.
Guy Marius Sagna, Birame Soulèye Diop et leurs confrères députés de l'opposition se montrent tenaces dans la nébuleuse supposée sur la gestion des fonds Force Covid-19. En effet, ces représentants du peuple veulent franchir une toute nouvelle étape, afin d'obtenir gain de cause et permettre aux ministres concernés d’aller répondre devant la justice.
"Nous vous informons que nous avons déposé sur la table du président de l'Assemblée nationale une proposition de résolution de mise en accusation de 10 ministres devant la Haute cour de justice pour infractions présumées dans la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19. En application de l'article 110 de la Constitution et sur la base des faits relevés par le dernier rapport de la Cour des Comptes (CC/CABF/B portant contrôle de la gestion du Fonds de gestion de la riposte et de la solidarité contre les effets de la Covid-19), nous demandons la traduction devant la Haute cour de justice des 10 ministres suivants", peut-on lire dans le document de ce conglomérat de députés déterminés à en découdre avec la dizaine de ministres épinglés par la Cour des Comptes.
Ainsi, les ministres Mansour Faye, Abdoulaye Diouf Sarr, Abdoulaye Daouda Diallo, Moustapha Diop, Abdoulaye Diop, Aïssatou Sophie Gladyma, Zahra Iyane Thiam, Ndèye Saly Diop Dieng, Aminata Assome Diatta, Néné Fatoumata Tall ne sont pas encore au bout du feuilleton de la gestion des fonds Force Covid-19. Car leurs accusateurs de l'opposition comptent poursuivre le combat devant la Haute cour de justice. Et ces derniers ont bâti leur stratégie sur les "conclusions accablantes" du dernier rapport de la Cour des Comptes.
Abdoulaye Diop, Ministre de la Culture au moment des faits, est parmi ce groupe. Selon les députés, il doit être poursuivi pour la non-production de certaines "pièces justificatives sur un montant 1 120 000 000".
En outre, à l'image de ses collègues, M. Diop devrait être poursuivi, si l’on en croit les députés de l'opposition, pour "abus de confiance, complicité de détournement de deniers publics par des dépenses fictives" et d'autres sans lien avec la pandémie.
Comme l'on pouvait s'y attendre, le ministre de la Santé d'alors fait partie de ceux qui sont pointés du doigt par la procédure de l'opposition qui a pris le soin de rappeler certaines fautes imputables à l'ancien maire de Yoff. "Il lui est reproché la non-production des pièces justificatives de plusieurs dépenses, la non-assistance à une personne en danger, abus de confiance, complicité de détournement de deniers publics, dépenses sans liens avec la Covid-19, association de malfaiteurs, complicité de malversations financières, faux, usage de faux, etc.’’.
Au total, 20 départements ministériels sont visés
Si l'on se fie à la proposition des parlementaires, l’ancien argentier de l'État mérite plus particulièrement de faire face à une juridiction. Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre des Finances et du Budget au moment des faits, mérite d'être traduit devant la Haute cour de justice ‘’pour négligence, défaut d'encadrement des procédures appliquées en cas de situation exceptionnelle de manière à encourager les détournements des deniers publics, mais aussi complicité de non-production de pièces justificatives de plusieurs dépenses".
Ces trois ministres ne seraient que l’arbre qui cache la forêt, car, au total, 20 départements ministériels sont visés. Et en gros, les motifs des parlementaires reposent en partie sur l'absence quasi systématique de "pièces justificatives" des paiements, lors de cette période assez critique de la Covid-19 et le détournement présumé des deniers publics.
Selon Guy Marius Sagna et ses collègues, la désormais ex-députée Aminata Touré a pris part à ces travaux visant à faire payer les mis en cause. "La députée Aminata Touré, qui a beaucoup contribué à la naissance de cette proposition de résolution de mise en accusation, en est cependant absente à cause de la forfaiture de l'instrumentalisation de l'Assemblée nationale par le président Macky", renseigne le document.
Pour rappel, 26 députés de l'opposition sont à l'origine de cette procédure.
Mamadou Diop