Publié le 30 Aug 2019 - 01:46
RECCURENCE DES INONDATIONS A DAKAR

Le Pr. Oumar Cissé diagnostique le phénomène 

 

Pendant l’hivernage, les inondations, avec leur lot de dégâts, deviennent récurrentes à Dakar et dans sa banlieue. Un constat qui a poussé le chercheur Oumar Cissé à réfléchir sur la question pour comprendre le phénomène, en vue de proposer des solutions durables pour son éradication définitive. 

 

Considérant que les connaissances scientifiques doivent être produites pour éclairer les décisions politiques, le professeur Oumar Cissé, ingénieur civil et environnementaliste, a publié un ouvrage qui diagnostique les inondations à Dakar, avec une réflexion pointue sur la ‘’gestion des risques et l’adaptation locale’’. Le livre de 322 pages, présenté au public, hier, au Centre de recherche ouest-africaine (Warc) montre combien les inondations récurrentes observées dans la banlieue de Dakar et qui impactent les familles et les infrastructures ne résultent pas des pluies exceptionnelles, comme l’on a tendance à le croire.

Ces inondations, avec leur lot de dégâts, sont plutôt dues à une urbanisation effrénée et une gestion inadaptée du foncier. En plus d’une population démunie qui s’installe en zone inondable. Pour l’auteur, le Pr. Oumar Cissé, la récurrence de ces inondations est aussi la conséquence d’un défaut d’aménagement, avec l’absence d’une politique d’anticipation des risques et le non-respect des espaces d’air.

Et pour remédier à ce phénomène, l’ingénieur environnementaliste propose l’urbanisme écologique. Il s’agit de repenser l’aménagement du territoire, en incluant plusieurs facteurs tels que la gestion des déchets, des eaux usées et la canalisation pour l’évacuation des eaux de ruissellement. Il faut également, estime-t-il, valoriser les espaces naturels (lac, forêt) pour mieux lutter contre les ruissellements des eaux de pluie pouvant occasionner des inondations et aider les populations à avoir la résilience par rapport à ces questions. Sans oublier de mettre l’accent sur l’assainissement des eaux usées et l’évacuation des ordures ménagères.

Sur ce point, le Pr. Mame Demba Thiam, l’un des contributeurs à la rédaction de l’ouvrage, considère que les autorités sénégalaises sont très négligentes quant à la mise en place d’infrastructures de gestion et de traitement des eaux usées. Ce qui fait que les inondations deviennent de plus en plus récurrentes et touchent presque tout Dakar.

‘’Le Sénégal n’a pas encore creusé de canaux d’évacuation des eaux pluviales, depuis les indépendances. Le canal IV a été créé pendant la Seconde Guerre mondiale par les tirailleurs sénégalais pour évacuer les eaux usées. À l’époque, c’était pour éviter la peste qui sévissait dans la région’’, informe le chercheur.

En outre, le bouquin publié aux éditions Karthala, avec l’appui de l’Institut africain de gestion urbaine (Iagu) met l’accent sur les lacunes et les défaillances des politiques publiques d’aménagement et sur l’intérêt particulier des études spatiales dans l’analyse et la compréhension des inondations.  

Ainsi, les études menées par le Pr. Oumar Cissé, aidé par plus de dix chercheurs d’autres disciplines dans les localités de Yeumbeul nord, Djiddah-Thiaroye Kao et Médina Gounass, révèlent que les communautés et les ménages s’adaptent aux contraintes de leur environnement, en déployant des stratégies particulières, avant, pendant et après les pluies, pour préserver leurs biens et infrastructures, notamment les habitations.

Des actions qui montrent que les inondations ne sont en rien une fatalité. L’ouvrage soulève également des questionnements pertinents sur le phénomène tout en donnant des pistes de décisions et d’actions pour la recherche de la solution durable.  

ABBA BA

Section: 
LE RECOUVREMENT DES AMENDES JUDICIAIRES POSE UN PROBLÈME À KOLDA : Le nouveau procureur compte mettre en place un bureau d’exécution des peines
DÉTOURNEMENT DE PRÊT ET FAUX RENSEIGNEMENTS : Djibril Guèye traduit en justice par Coris Bank  
LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE DROGUE ET LA CRIMINALITÉ : À Kolda, l’armée détruit des hectares de champs de chanvre indien
RAPPORT OMS SUR LES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES DANS LE MONDE : Plus de 230 millions victimes dénombrées
Opération de sécurisation
ARRESTATION ARNAQUEURS RÉSEAU QNET : Près d’une soixantaine de victimes dénombrées
49e PROMOTION DES ÉLÈVES AGENTS DE POLICE : Deux élèves emportés par la grande faucheuse
SAINT-LOUIS : POUR DÉFAUT DE CARNET SANITAIRE : La bande de Darou condamnée à un mois ferme
AFFAIRE DES POMMADES CLANDESTINES : Alima Fall et Cie risquent des peines de prison fermes
MIGRATION CIRCULAIRE SÉNÉGAL-ESPAGNE : Une opportunité pour les jeunes ou une fuite des cerveaux ?
Déminage en Casamance
Utilisation des brouilleurs et répéteurs de signaux
Migrants Niger
SAINT-LOUIS : PROJET DE RELÈVEMENT D’URGENCE ET DE RÉSILIENCE (SERRP) : Les parties prenantes harmonisent leurs actions
MATAM : Le Sutsas lève son mot d’ordre
KOLDA - DÉFICIT DE PROFS, PLÉTHORE D'ABRIS PROVISOIRES… : Le nouvel inspecteur d’académie face aux défis à relever
CANCER AU SÉNÉGAL : 11 841 nouveaux cas de cancer en 2022, pour 8 134 décès associés
BLOQUÉS AU NIGER DEPUIS PLUSIEURS MOIS : Trente-trois Sénégalais rapatriés, 44 encore retenus dans des centres
Accident
Chanvre indien