Publié le 25 May 2019 - 03:15
RECUEIL DE POEMES

Sous ‘’l’ombre fraiche’’ d’Ahmed Baba Counta

 

Journaliste, Ahmed Baba Counta a fait sa carrière à la radio. Il a sorti un recueil de poèmes intitulé ‘’Ombre fraiche’’ et édité par Damelles du Sénégal, en 2017.

 

“Il ne se considère ni comme Hugo, Baudelaire ou Kocc Barma, mais il se veut baol-baol bon teint, témoin de son temps’’, écrit un ancien directeur d’école et formateur à l’Ecole normale régionale de Bambey, Sidy Cheriff Thiam, à la page 7 d’un recueil de poèmes. Il n’empêche qu’il est poète tout de même avec son style. Il s’appelle Ahmed Baba Counta et est auteur d’un recueil de poèmes intitulé ‘’Ombre Fraiche’’. Il est publié aux éditions Damelles du Sénégal, en 2017. 

‘’De quoi peut bien vouloir s’entretenir, avec ses lecteurs, un journaliste qui renonce à la prose pour la poésie ? Comment, par quelle savante et obscure alchimie, l’encre du scribe, historien du présent, a-t-elle opéré une véritable transmutation pour charmer les cœurs et les oreilles, plutôt que de continuer à titiller notre esprit critique ?’’. Des questions que se pose la docteure en lettres, spécialiste de la littérature africaine francophone et préfacière du recueil de poèmes, Andrée Marie Diagne. ‘’On peut être surpris de voir Baba Counta se lancer dans la poésie. Certes, c’est devenu une ritournelle de dire que le journalisme mène à tout, à condition de savoir en sortir (…)’’, semble répliquer le journaliste-éditeur, consultant média et formateur, Mohamadou Tidiane Kassé dont un texte sur l’œuvre et son auteur figure dans l’ouvrage.

L’homme reste attaché à son métier, comme pour dire ‘’journaliste un jour, journaliste toujours’’. Son premier poème, il le dédie à Moussa Kaka. Il est ce journaliste nigérien, correspondant de Radio France internationale (Rfi) et directeur de la radio privée Saraounia, emprisonné en 2007. Il a passé un an en prison, car accusé par les autorités ‘’de complicité d’atteinte à l’autorité de l’Etat’’, parce qu’il avait des contacts avec la rébellion touarègue. ‘’Halte à la Barbarie’’, est le poème que lui dédie M. Counta. ‘’(…) Ton incarcération  sera un module que tu expliqueras aux journalistes dans leur école. Dans la pratique de ton métier, tu n’as pas franchi de barrières (…)’’, écrit le poète. Il célèbre dès la 15e page l’ancien hebdomadaire devenu quotidien, ‘’Le Témoin’’.

‘’Dans tes rangs, tu comptes des séniors que contestent parfois des juniors autoproclamés grands reporters méprisés par les jeunes reporters’’, analyse-t-il. Que dire de ‘’La balle trouée’’. Il ressemble fort à un texte d’analyse qui ne pâlirait pas dans les colonnes d’un journal sportif. ‘’Le foot sénégalais est sur la touche, par la faute de dirigeants sans touche’’. Savourez les deux premiers vers qui donnent le ton sur ce qui reste.

En outre, les thématiques traités par Ahmed Baba Counta sont très variés. Il parle de politique à travers divers textes, par exemple ‘’Bonjour monsieur le maire’’, comme le titre de l’émission de Pierre Bonté qui passait sur Europe 1. L’amour, l’essence de la poésie, est bien présent dans ‘’Ombre fraiche’’, comme pour rafraîchir les lecteurs. L’amour filial y est chanté avec de ‘’Moi à toi’’. A peine soupire-t-on d’aise, après lecture de ce poème, que l’auteur nous plonge dans ‘’Le rubis’’. Un bel hommage à la Femme.

Après lecture des divers poèmes, l’on se rend compte que la préfacière avait tout à fait raison. Les qualités humaines de Baba Counta ‘’irradient sa poésie, ‘’pilule agréable’’ quoique parfois ‘’amère’’ qui, sans prétendre nous guérir de tous nos maux, nous aide à les voir, non sans un certain humour, à en rire sous cape, car Baba, avec habileté, sait les montrer sans nous stigmatiser : chaque lecteur/lectrice peut, en effet, regarder ses points faibles et vouloir les corriger : grâce à un emploi quasi constant du pronom ‘’je’’, le poète se met à la place d’autrui et ‘’corrige les mœurs’’, en amusant son lecteur, avec ses jeux de mots, son regard plein de tendresse sur nos vilénies’’, analyse Andrée Marie Diagne. 

BIGUE BOB

 

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