‘’La présidence de Mansour Kama ne souffre d’aucune légitimité’’
Le Conseil d’administration de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), en conférence de presse hier, a vivement condamné les propos de Serigne Mboup. Dans sa dernière sortie, le patron de l’Union nationale des chambres de commerce d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) reprochait à Mansour Kama d’avoir perdu sa ‘’crédibilité’’ à la tête de ladite structure qu’il dirige depuis plus 30 ans sans partage.
Les membres du Conseil d’administration de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), ‘’ulcérés’’ par la dernière sortie de Serigne Mboup qui accuse ‘’Mansour Kama d’être le problème du secteur privé’’, ont apporté leur réplique. En conférence de presse hier, Mor Talla Kane a assimilé les propos du patron de l’Union nationale des chambres de commerce d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) à des ‘’insultes’’. Dépité par les déclarations de ce dernier, M. Kane motive : ‘’C’est cet excès qui a amené le Conseil d’administration de la Cnes à réagir. Je suis très gêné par des attaques de cette nature qui durent depuis plus de deux ans. Quel est le président d’organisation qui n’a pas été attaqué, décrit sur des traits qui ne sont pas élogieux? Et il n’y a jamais eu de réponse’’.
Selon les membres de la Cnes, la sortie de Serigne Mboup vise à déstabiliser leur organisation dont il n’est pas membre. Suffisant pour le camarade de Mansour Kama de souligner : ‘’Comment quelqu’un qui n’est pas membre d’une structure peut, à chaque fois, poser le problème de la légitimité du président. La finalité de cette question est très simple. On cherche à déstabiliser la structure, le secteur privé’’.
Le vice-président du Conseil d’administration de la Cnes a, quant à lui, mentionné qu’ils ne sont pas dans une ‘’logique de polémique, de confrontation ou d’invective’’ avec Serigne Mboup qui, dit-il, se comporte d’une ‘’manière surprenante’’. Fort de ce constat, Kader Ndiaye annonce qu’ils ne vont jamais agir dans la même direction que le patron de l’Unccias. M. Ndiaye d’ajouter : ‘’Nous tiendrons toujours un discours à la hauteur des responsabilités et des attentes que les acteurs publics et privés ont placé en nous. Serigne Mboup a le droit, s’il remplit les conditions posées par la loi, d’être candidat dans n’importe quelle chambre consulaire. Et l’espace économique est un secteur à pacifier. Ce n’est pas un lieu de confrontation. Il faut que certains acteurs le comprennent.’’
Les institutions consulaires
Selon Kader Ndiaye, les institutions consulaires, depuis leur création, ont toujours été tenues, contrôlées, par le Patronat. ‘’C’est incontestable. Aujourd’hui, des élections consulaires se profilent à l’horizon. Le secteur privé, conscient des enjeux, a voulu tirer les leçons du passé. C’est la raison pour laquelle le patronat, par le bais de son secrétariat permanent, s’est réuni dans le but de demander à tous les groupements professionnels de taire les candidatures individuelles et d’engager une concertation. Elle est toujours en cours’’, avance M. Ndiaye.
Selon lui, le moment venu, le patronat va porter une candidature consensuelle du secteur privé. ‘’Nous restons toujours dans cette dynamique. Les données n’ont pas changé. Les groupements professionnels ont accepté de taire leur candidature individuelle. Je rappelle que les élections consulaires ne sont pas des votes politiques. Donc il ne sert à rien de faire du théâtre à travers la presse. Parce que ce sont des opérateurs économiques inscrits qui vont décider du sort des élus consulaires’’, renseigne le vice-président du Conseil d’administration de la Cnes, Kader Ndiaye. Ce dernier fait savoir qu’ils ont choisi la voie de la responsabilité et de l’unité.
Prenant la parole, Abdou Rahmane Ndoye a rejeté l’idée de porter plainte contre Serigne Mboup dans le cadre de ses déclarations à l’endroit de Mansour Kama dont, constate-il, la présidence ne souffre d’aucune légitimité. ‘’En 2012, tout le monde sait qu’il (Kama) voulait partir de la présidence de la Cnes. Nous lui avons demandé de rester’’, rappelle M. Ndoye.
PAPE NOUHA SOUANE