Les étudiants posent leurs conditions

Après 6 mois de vacances forcées, à cause de la Covid-19, les universités sénégalaises préparent la reprise des cours prévue le 1er septembre prochain. Les étudiants disent être prêts à rejoindre les amphis et font des propositions pour sauver l’année académique déjà perturbée par la pandémie.
Les étudiants des différentes facultés de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar posent des conditions pour la reprise des cours en présentiel, le 1er septembre prochain. En conférence de presse hier, devant le hall du pavillon A de l’Ucad, le Collectif des amicales de l’Ucad a fait des propositions pour une fin d’année académique stable.
Ainsi, en cette période de pandémie, ils ont demandé que les mesures d’hygiène et de prévention de la Covid-19 soient assurées, avant l’ouverture des campus sociaux et pédagogiques. Ils ont, à cet effet, réclamé, entre autres, d’assainir le climat pédagogique, avant la reprise des cours, et de désinfecter périodiquement les salles de cours, les chambres et les restaurants.
Ils exigent aussi le désherbage des environs des différentes facultés envahis par la végétation, en cette période d’hivernage. Mais aussi l’acquisition d’un stock suffisant de masques et gels hydro-alcooliques et l’installation de bornes fontaines pour le lavage des mains dans certains coins des campus pédagogiques et sociaux. Les étudiants réclament aussi la création des conditions de respect des mesures barrières et de procéder à des campagnes de sensibilisation régulières.
Alors que le service médical de l’Ucad et de la cité Aline Sitoé Diatta sont en réfection, le collectif a soulevé la question de la prise en charge des étudiants vulnérables. ‘’Il est de notre devoir d’alerter la communauté universitaire, notamment le ministre de l’Enseignement supérieur. Nous sommes engagés à la reprise des cours, mais dans des conditions acceptables. Il faut, dans ce sens, signaler que le service médical de l’Ucad n’est pas aux normes pour pouvoir accueillir les étudiants malades, parce qu’il contient 6 lits pour 80 mille étudiants. C’est tout à fait impossible à gérer. Il est grand temps que l’autorité se saisisse de la question, car en dehors de la pandémie, il y a le paludisme qui va battre son plein durant cette période d’hivernage et les étudiants auront des difficultés pour se faire soigner. Nous déplorons aussi le retard dans la dotation en masques et en gels des étudiants, alors que nous sommes à 12 jours de la reprise des cours, avec plus de 80 mille étudiants qui doivent rejoindre l’Ucad’’, a alerté Cheikh Ahmadou Bamba Faye, étudiant à la faculté de Médecin, par ailleurs porte-parole du Collectif des amicales de l’Ucad.
La question des bourses et du logement
Outre la problématique relative au respect des mesures sanitaires, les étudiants sont revenus sur l’épineuse question des bourses et du logement dans le campus. Deux questions essentielles, à leurs yeux, pour la stabilité de l’espace universitaire. ‘’Nous sommes animés par la volonté ferme de sauver l’année, mais nous ne pouvons pas le faire si les conditions de vie sur le plan social et pédagogique ne sont pas respectées et que des questions aussi sensibles que celles liées aux bourses ne sont pas réglées. Il est aujourd’hui plus qu’urgent de trouver une solution à la question des bourses d’accompagnement aux étudiants en Master victimes des lenteurs d’Ecobank. C’est une situation qui pose d’énormes problèmes aux étudiants et qui peut constituer une menace pour la stabilité de la reprise’’, souligne le porte-parole du collectif.
Le logement des étudiants dans le campus pose problème, surtout avec la pandémie. En effet, avec le nombre pléthorique d’étudiants à l’Ucad, le respect des mesures barrières devient un vrai défi. Pour éviter que le campus ne devienne un lieu de propagation du virus, les étudiants veulent travailler avec les services sociaux de l’Ucad, pour mettre en place de nouvelles codifications (attribution des chambres). L’idée est de diminuer le nombre d’étudiants dans les chambres, pour faciliter le respect des mesures barrières telles que la distanciation.
‘’Nous avons décidé, en concertation avec l’administration, vu que nous sommes en période de pandémie, de limiter le nombre d’étudiants dans les chambres. Sur ce, nous avons décidé, pour une chambre individuelle, que le nombre d’étudiants qui doivent y loger soit limité au maximum à 3, pour une chambre à 2 lits, 5 étudiants ; et pour 3 lits, 7 étudiants. Ce sont les nouvelles codifications qui seront appliquées, pour éviter les attroupements’’, indique Moussa Mbaye, le président de la Commission sociale de la faculté des Lettres.
Pour une reprise sans faille des cours, le Collectif des amicales de l’Ucad invite les étudiants à faire preuve de maturité, avec un respect strict des mesures barrières.
ABBA BA