Une cinquantaine de travailleurs au chômage
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Le Service des domaines de l’Ugb a mis un arrêt au contrat le liant au Consortium d’entreprises Multi-Prest Afrique (Cempa) chargé des travaux du Centre d’excellence en mathématiques. Résultat : une cinquantaine de travailleurs au chômage.
Tout est parti d’une résiliation de contrat du Consortium d’entreprises Multi-Prest Afrique (Cempa) par les Domaines de l’UGB. Il est reproché à cette entreprise chargée de la construction du bâtiment devant abriter les locaux du Centre d’excellence en mathématiques, informatique et Tic (Cea-Mitic) offert par la Banque mondiale, d’avoir accusé du retard dans l’exécution des travaux.
En effet, ce projet, très cher au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation, le Pr. Mary Teuw Niane, initiateur du temps où il était le recteur de l’Ugb, tarde à se réaliser. Le projet, qui est un consortium regroupant des établissements du Sénégal et de la sous-région, des institutions de recherche et des entreprises nationales, régionales et internationales dans le secteur du Tic, est une première en Afrique de l’Ouest. D’où l’urgence de décanter la situation.
Le ministère du Budget aurait demandé aux Domaines d’arrêter les travaux et de résilier le contrat. Un arrêt qui ne se justifie pas, selon la direction de l’entreprise. Celle-ci dit être victime des préjudices du Service des domaines de l’Ugb. Selon Macodou Ndiaye, Dga de l’entreprise, il est très facile de leur imputer la faute, alors que les Domaines de l’Ugb ont tardé à respecter le cahier des charges des travaux. ‘‘Après avoir reçu la notification selon laquelle notre entreprise est chargée d’exécuter les travaux, nous sommes restés plus de quarante jours sans que les Domaines ne nous indiquent le site exact où devra s’ériger le bâtiment’’, s’est-il défendu. Il pense que la résiliation est injuste. ‘‘Notre responsabilité n’est pas engagée dans ce retard et ce qui nous étonne est que nous n’avons reçu qu’une seule mise en demeure et nous pensons que cela est en porte à faux avec le règlement’’, a-t-il soutenu.
Très affecté, M. Ndiaye révèle que ce chantier d’une importance capitale employait plus d’une cinquantaine d’ouvriers composés de pères de famille et de jeunes soutiens de famille. Selon lui, les préjudices causés par les Domaines de l’Ugb sont nombreux. ‘‘Pour recevoir notre avance de démarrage, on est resté 45 jours et le premier compte a été supérieur à cette avance’’, a-t-il révélé. Aussi, s’est-il défendu en expliquant que les Domaines de l’Ugb n’ont pas notifié aussi à temps le plan de ferraillage. ‘’Les études d’écrasement du béton ont été faites aussi en 20 jours et il n’y a pas eu de malfaçon dans ce chantier’’, a-t-il précisé.
Sur le chantier, les chèvres ont fini d’élire domicile. L’entreprise a plié bagages. Ce qui a irrité les ouvriers qui n’ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur les Domaines de l’Ugb avant de lancer un appel au chef de l’Etat Macky Sall sur cette affaire. ‘‘Le Premier ministre, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, et de l’Innovation doivent intervenir pour sauver notre outil de travail, car la direction est sous la menace d’aller en contentieux avec la banque’’, s’est désolé Ameth Ndiaye, chef de chantier.
En effet, l’entreprise a été accompagnée dans ce projet par la Bnde qui a voulu traduire en acte la vision du chef de l’Etat qui consiste à promouvoir les initiatives privées locales. Hélas, ‘‘nous sommes dépités, désorientés avec de tels agissements’’, a-t-il soutenu.
Nos multiples tentatives de joindre les Domaines de l’Ugb sont restées vaines.
FARA SYLLA (SAINT-LOUIS)