Publié le 26 Aug 2014 - 05:02
REVENDICATIONS DU MOUVEMENT ETUDIANT

Quels leaders pour la suite du combat ?

 

Plusieurs facultés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar sont dépourvues d’amicales. Ainsi, la mort tragique de Bassirou Faye soulève le débat sur le problème de leadership au sein du mouvement estudiantin.

 

Depuis la mort de Bassirou Faye, le syndicalisme estudiantin est en train de renaître de ses cendres. Des tractations sont menées depuis quelques jours afin de mettre sur pied un collectif pour défendre les revendications estudiantines. Aussi, le Recteur de l’UCAD Ibrahima Thioub a soutenu récemment faire de l’élection des délégués des étudiants une priorité immédiate dans le souci de ramener la paix et la sérénité au sein de l’espace universitaire. Il se dit favorable à la mise en place au sein de chaque établissement d’une organisation étudiante crédible, démocratique et représentative des étudiants de l’institution.

Cependant, la question qui se pose est de savoir si le syndicalisme estudiantin est vraiment prêt pour se reconstituer. En effet, des étudiants de la faculté des sciences et techniques (FST) regroupés en coordination sont montés hier au créneau pour dire qu’aucune structure au sein de l’université Cheikh Anta Diop n’est plus légitime que la leur pour défendre le frère Bassirou Faye, d’autant plus que c’est dans cette faculté qu’il a fait ses premiers pas de syndicaliste. Soucka Dogue, délégué à la FST de démentir fermement tous les étudiants qui s’autoproclament coordonnateurs des étudiants de l’UCAD à la suite de la mort de leur camarade Bass qui est tombé au front pour la défense de l’intérêt des étudiants. Il estime que Bassirou Faye est un natif de Diourbel et que son corps appartient à sa famille et aux Diourbellois. Mais, pour ce qui est de l’acte syndical, dit-il, cela appartient à la FST. ‘’C’est ainsi que nous demandons à tous les étudiants du Sénégal de venir nous soutenir afin de bien mener ce combat’’.

Du côté de l’autre groupe d’étudiants dirigé par Tidiane Cissé de la Fac de lettres, c’est toujours la mobilisation. ‘’Nous sommes en train de discuter avec toutes les sensibilités de l’Université pour nous organiser et mettre en place un collectif qui va représenter tous les étudiants de toutes les facultés. On n’a pas encore élu notre coordonnateur, ni aucun membre du collectif’’.

Par rapport à la contestation des étudiants de FST, Tidiane Cissé soutient ne pas avoir écho de cela. Avant de souligner que du point de vue de la représentativité, la FST est minime par rapport  aux autres facultés telles que Lettres et Droit. Mais pour lui, le plus important, c’est de mener un combat pour l’Université cheikh Anta Diop tout en rehaussant le statut de l’étudiant. ‘’ Le combat ne doit pas être orienté au niveau des facultés’’, martèle-t-il.

Voulant rassurer l’opinion, Tidiane Cissé d’expliquer que le collectif sera mis sur pied dans les prochains jours. Et à ce jour, explique-t-il, deux étapes les attendent. La première a trait à  l’organisation et à la mobilisation pour l’inhumation de leur camarade, confiées à l’amicale de Diourbel. D’après toujours M. Cissé, la seconde étape et non des moindres sera le combat syndical, et ce sera le collectif qui va le mener avec toutes les sensibilités de l’Université pour que celle-ci retrouve son lustre d’antan.

Seydina Bilal DIALLO

 
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