Publié le 27 May 2019 - 20:47
REVUE REGIONALE DU PAQUET-EF

La journée continue, un facteur d’échec

 

La revue régionale du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence du secteur de l’éducation (Paquet) a été un moment saisi par des acteurs de l’éducation pour faire un diagnostic sans complaisance du secteur.

 

L’évaluation de la journée continue à l’école demeure une revendication des syndicalistes. Pour le secrétaire général départemental du Cusems de Diourbel, il faut revenir à l’ancien système, c’est-à-dire faire cours le matin et l’après-midi. ‘’Étant donné que nous sommes des partenaires du système éducatif, notre rôle, c’est toujours de faire un diagnostic des problèmes qui sont des facteurs d’échec. Comme pour d'autres points, nous avons vu que la journée continue constitue un facteur d’échec, d’autant plus que l’élève n’est pas pris en charge au plan alimentaire’’, a soutenu Modou Thiam au cours de la revue régionale du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence du secteur de l’éducation (Paquet) tenue vendredi dernier.

Le secrétaire général départemental du Cusems de proposer des mesures d’accompagnement, si on ne peut pas revenir à l’ancien système. Il préconise, ainsi, d’accompagner la journée continue avec des cantines scolaires dans une région comme Diourbel, constituée à 47 % de populations indigentes.

Selon lui, un élève qui reste toute la journée sans manger n’est pas productif.  ‘’Dans certains établissements, la journée continue est une exigence même, d'autant plus qu’il y a des élèves qui viennent à plus de 5 km pour faire cours’’, note l’enseignant.

L’autre doléance posée sur la table par les syndicalistes, c’est l’ouverture des salles de classe de seconde dans certains collèges d’enseignement moyen du département de Diourbel. ‘’Il faut créer des classes de seconde dans les collèges d’enseignement moyen, si on veut maintenir les filles et les garçons à l’école. Sans cela, ils vont tous abandonner, parce qu’ils seront confrontés à un problème de logement à Diourbel’’, soutient François Fall, le maire de la commune de Ngohé. Membre du Haut conseil des collectivités territoriales, il plaide aussi pour la création de nouveaux Cem dans le département de Diourbel, afin de diminuer les effectifs dans les salles de classe.  

En plus de ces doléances, le Cusems départemental a aussi interpelé les autorités en charge de l’éducation sur le problème de l’état civil dans le milieu scolaire. Bon nombre d’élèves ne sont pas inscrits sur les registres d’actes de naissance. Du coup, ils n’ont pas d’extrait de naissance. C’est d’ailleurs pour cette raison que Modou Thiam invite les autorités compétentes à travailler en étroite collaboration avec les maires, pour que tous les élèves dans cette situation puissent être identifiés et aidés.

Performances et résultats

Cette revue annuelle a permis de prendre connaissance des efforts consentis au niveau de l’académie et des résultats notés dans les différents examens. Le rapport présenté par l’inspecteur d’académie renseigne que le taux brut de préscolarisation passe de 7,2 % en 2017, à 7,65 % en 2018 et se situe au-dessous de la moyenne nationale (17,8 %). La cible (9 %) n’a pas été atteinte, malgré le gain de 0,45 point par rapport à 2017. La non-atteinte de cette cible s’explique, en partie, par la faible contribution des structures du troisième type (regroupant celles communautaires et associatives) qui occupent une place importante dans le réseau de la petite enfance. Le taux de survie au Cm2 et de réussite au Cfee ont progressé, entre 2017 et 2018.

Pour le Tba, les prévisions de 2018 ne sont pas atteintes, d’où l’écart de -1,8. L’année 2018 marque aussi une rupture avec la tendance évolutive de cet indicateur. En ce qui concerne le Tbs, un score de 57,58 % est enregistré contre 55,87 % en 2017, soit une progression de 1,71 point. Des progrès en dents-de-scie ont été réalisés entre 2016 et 2018 sur les deux taux.  Le taux de réussite au Bfem, en 2018, a considérablement évolué, par rapport à 2017. Le taux de réussite au Bac (38,96 %) reste insuffisant, même s’il a progressé entre 2017 et 2018. Avec ce taux, l’académie de Diourbel a dépassé la moyenne nationale qui est de 36,21 %. Le taux de réussite au Bac technique, lui, est de 33,19 % contre 30 % en 2017. 

Globalement, les taux de redoublement et de réussite au Bac obtenus ont été améliorés par rapport aux objectifs planifiés en 2018. Par contre, on note une hausse du taux de redoublement chez les filles (20 %), soit un écart de 6 %.

Des efforts doivent donc être consentis pour améliorer ces taux. Pour ce faire, le rapport recommande la création des Bst dans les départements de Bambey et de Mbacké, de travailler au maintien des élèves dans les séries scientifiques, d’élargir davantage l’accès, particulièrement à Mbacké et à Diourbel, en ouvrant des seconds cycles, surtout en franco-arabe, et en construisant des salles de classe dans les lycées. Mais aussi et surtout de généraliser les progressions harmonisées et les évaluations standardisées. 

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

 

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