Plus de 349, 7 milliards de F CFA du Fmi alloués au Sénégal
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé hier, un accord de confirmation et un accord au titre de la facilité de crédit de confirmation pour un montant de 650 millions de dollars, soit 349, 7 milliards de francs CFA. Selon un communiqué de l’institution reçu à EnQuête, le Fmi a aussi achevé la troisième revue du programme appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE).
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a validé, hier, un accord de confirmation et un accord au titre de la facilité de crédit de confirmation pour un montant de 453 millions de DTS (environ 650 millions de dollars ou 350 milliards de FCFA) en faveur du Sénégal. Il a, en même temps, a achevé la troisième revue du programme appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE). D’après un communiqué de l’institution transmis à EnQuête, l’accord de financement d’une durée de 18 mois, conjugué à l’instrument de coordination de la politique économique, fournira un ‘’point d'ancrage’’ des politiques économiques pour la prochaine phase de la riposte des autorités face à la Covid-19 et soutiendra une ‘’reprise forte’’ et ‘’créatrice’’ d’emplois.
‘’L’approbation de l’accord au titre de la facilité de crédit de confirmation (FCC) et de l’accord de confirmation ouvre la voie à un décaissement immédiat d’environ 129.4 millions de DTS ou environ 187 millions de dollars (soit plus de 100,6 milliards de francs CFA). Elle fait suite à une aide d’urgence que le FMI avait accordée au Sénégal en avril 2020 pour un montant de 442 millions de dollars (plus de 237,8 milliards de francs CFA) à la date d’approbation’’, renseigne le texte. Pour ‘’assurer la transparence’’ et ‘’rendre compte’’ des dépenses liées à la pandémie, selon le Fmi, les autorités ont publié des rapports trimestriels d’exécution budgétaire, qui détaillent l’emploi des ressources correspondantes. Par ailleurs, et le rapport du comité de surveillance du fonds Force Covid-19 a été finalisé.
‘’L’audit annuel des procédures de marchés publics, y compris les procédures liées aux dépenses pour la Covid-19, sera achevé fin juin et la Cour des comptes publiera en octobre son rapport sur l’exécution de la loi de finances 2020. Les services du Fmi et les autorités sénégalaises ont convenu d’une trajectoire révisée du déficit budgétaire pour 2021-23, tenant compte du déploiement des vaccins contre la Covid-19 et d’un nouveau programme de promotion de l’emploi des jeunes et des femmes. Une exécution résolue de la stratégie de recettes à moyen terme et une redéfinition des dépenses prioritaires permettront de dégager de l’espace budgétaire, tandis que le déficit global devrait retrouver l’ancrage du déficit fixé par l’Uemoa, soit 3 % du Pib, d’ici à 2023’’, lit-on dans le communiqué.
Les perspectives macroéconomiques pour 2021 ‘’sujettes à des risques’’
Bien que l’horizon à moyen terme demeure ‘’prometteur’’, le Fmi note que les perspectives macroéconomiques pour 2021 sont ‘’sujettes à des risques’’. Ceci, en raison de la prolongation des effets de la pandémie et de la hausse des prix des produits de base. ‘’La pandémie de Covid-19 a frappé l’économie sénégalaise de plein fouet et mis de nombreux ménages en difficulté, en particulier ceux qui travaillent dans l'économie informelle. La croissance en 2020 est estimée à 1,5 %, grâce à des récoltes records, malgré une sévère contraction dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du tourisme et des transports. La mise en œuvre efficace d’un Programme de résilience économique et sociale (Pres) par le gouvernement a contribué à renforcer le secteur de la santé et à atténuer les pertes de revenus des ménages et des entreprises. Une reprise timide est attendue en 2021 avec une croissance de 3,7 %’’, rappelle notre source.
Toutefois, le directeur général adjoint et président par intérim a signalé que la pandémie de Covid-19 a eu de ‘’graves retombées’’ sur l’économie sénégalaise, lesquelles ont été atténuées par la riposte vigoureuse des autorités. ‘’La publication de rapports trimestriels d’exécution budgétaire présentant en détail les dépenses liées à la Covid-19 et du rapport du comité de suivi du fonds Force Covid-19 fait partie des démarches importantes pour garantir la transparence et la reddition de comptes sur ces dépenses. Les perspectives macroéconomiques à court terme se sont détériorées, notamment en raison de la longue durée de la pandémie de Covid-19, de la hausse des cours des produits de base et de l’augmentation des besoins de financement pour le déploiement des vaccins. Une reprise progressive est prévue en 2021, même si elle est assujettie à des risques, dont celui d’une troisième vague de Covid-19’’, dit Mitsuhiro Furusawa.
Appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique, M. Furusawa indique que le programme de réformes des autorités reste ‘’approprié’’. Ceci, pour réaliser l’objectif du programme, à savoir, promouvoir une ‘’croissance forte et inclusive’’, tout en préservant la stabilité macroéconomique. ‘’La stratégie budgétaire tient entièrement compte des coûts de la campagne de vaccination. Conjuguée aux nouveaux financements du Fmi au titre de la facilité de crédit de confirmation et de l’accord de confirmation, à une aide supplémentaire des bailleurs de fonds et au prolongement de l’initiative de suspension du service de la dette, lancée par le G20, cette stratégie permettra de répondre au besoin réel, mais de courte durée, de financement de la balance des paiements’’, renchérit-il.
Mais, le directeur général adjoint de l’institution de Breton Woods relève que la politique budgétaire doit rester ancrée par un ‘’équilibrage crédible’’, fondé sur les recettes et axé sur l’objectif d’un déficit de 3 % du PIB, d’ici 2023, selon la norme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Il convient de noter que, selon le Fmi, les résultats du programme appuyé par l’ICPE demeurent ‘’positifs’’ et les objectifs du programme, à savoir assurer une croissance ‘’forte et inclusive’’ tout en préservant la stabilité macroéconomique, ‘’restent pertinents’’. La collaboration entre le Fmi et le Sénégal dans le cadre de l’ICPE se poursuivra en parallèle avec les nouvelles modalités de l’accord de confirmation et de la FCC jusqu’à fin 2022.
MARIAMA DIEME