Publié le 4 Jul 2018 - 13:37
RISQUE DE 20 ANS DE TRAVAUX FORCES POUR ASSASSINAT

Il a planté quatre coups de couteau à son ami

 

Le Parquet a requis hier une peine de 20 ans travaux forcés contre Chérif Aïdara Mouhamadou Traoré. L’accusé a asséné quatre coups de couteau à son ami. Inculpé pour assassinat depuis août 2013, il sera édifié sur son sort le 17 juillet prochain.

 

Chérif Aïdara Mouhamadou Traoré est vraiment une personne atypique. Il s’est permis de conduire sa copine dans la chambre conjugale de son ami, à l’insu de celui-ci. Lorsque son ami lui a fait le reproche, il l’a tout simplement poignardé mortellement. Attrait hier, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar pour assassinat, le marchand au passé pénal lourd de deux séjours carcéraux encourt une peine de 20 ans de travaux forcés. Les faits se sont déroulés le 22 août 2013 à Soumbédioune.

Ce jour-là, Pape Mbaye Ndong, âgé de 33 ans, était absent et avait laissé sa chambre ouverte. Son épouse étant partie chez ses parents, Chérif a voulu profiter de l’absence du couple pour être en intimité avec sa copine. Mais la fête a été gâchée par l’irruption de la mère de Pape Mbaye qui a chassé la fille, lorsqu’elle l’a retrouvée dans la chambre de sa belle-fille. Informé à son retour par sa mère, Pape Mbaye est allé sermonner son ami Chérif qui n’a pas apprécié les reproches à son endroit. Le ton est monté. Une seconde altercation a éclaté entre eux, le lendemain. Comme la veille, les deux protagonistes ont été séparés et chacun est parti de son côté. Sauf que Chérif est parti chez lui se munir d’un couteau. Lorsqu’il a retrouvé Pape près d’une cantine, il lui a administré quatre coups au niveau du cou, du nez, de l’épaule gauche et de l’arcade sourcilière gauche. Grièvement blessé, il a rendu l’âme dans la nuit du 23 au 24 août.

D’après la déposition du père de la victime, Chérif avait fui sur le conseil de son papa. Policier de son état, le sieur Traoré a, dit-il, nettoyé le couteau et fait croire aux policiers que son fils ne vivait plus dans la maison, depuis un an. L’arme du crime a été finalement remise aux policiers par le petit frère de l’accusé. Ce dernier a été arrêté par la police de Thiaroye en patrouille au niveau de la gare ferroviaire. En fait, après son crime, Chérif s’était rendu chez sa grand-mère, mais toute la maisonnée dormait déjà. Ainsi, il s’est rendu au cinéma sur invitation d’un de ses amis. Manque de pot, il a été appréhendé lors d’un contrôle d’identité. A l’enquête et devant le magistrat instructeur, il a reconnu les faits et dit qu’il n’avait pas l’intention de tuer la victime.

Hier à la barre, il a changé complètement de version. L’accusé a plaidé l’excuse de provocation, tout en alléguant que le couteau a atteint Pape Mbaye par inadvertance. ‘’Il était 00 heure et j’étais devant chez moi en train de fumer une cigarette. Pape Mbaye, qui me reprochait d’avoir amené ma copine dans sa chambre, alors que j’avais l’habitude de le faire, m’a attaqué et m’a asséné des coups de poing. Après être tombé, je suis allé me réfugier dans la cage des escaliers’’, a narré l’accusé. Selon ses dires, lorsqu’il est sorti de sa cachette, quelque temps après, il a décidé d’aller récupérer ses habits qu’il avait laissés dans la rue. Une fois dehors, a-t-il poursuivi, la victime qui s’était cachée derrière la porte a foncé sur lui et c’est ainsi que le couteau qu’il détenait l’a atteinte.

Lorsque le président Seydi lui a demandé le nombre de coups qu’il a administrés, il lui a rétorqué un seul. ‘’C’est quatre coups que vous lui avez donnés !’’ a lancé le substitut Saliou Ngom à l’endroit de l’accusé. ‘’Ce n’est pas vrai’’, a répliqué l’accusé tout en laissant entendre que s’il lui était permis de jurer, il l’aurait fait. ‘’Les mentions des gendarmes sont conformes à la constatation des médecins qui parlent de plusieurs blessures. Aussi, c’est la première fois que je vois un père faire un témoignage aussi violent contre son propre fils’’, a fait remarquer le Président.

Revenant à la charge, le parquetier a expliqué que l’arme utilisée est un couteau de 30 cm avec une lame de 20 cm et que celui-ci a occasionné de profondes plaies au défunt. Ceci témoigne, à ses yeux, de la volonté de tuer résultant de la violence des coups. Mais pour Me Ndèye Fatou Sarr, les faits doivent être disqualifiés en coups mortels. Car son client, ivre au moment des faits, n’avait pas la lucidité pour préméditer son acte. Un acte qui a rendu orphelins les deux enfants de Pape Mbaye Ndong. C’est pourquoi les mamans de ces derniers ont réclamé des dommages et intérêts de 9 millions de francs CFA.

La Chambre criminelle rend son verdict le 17 juillet prochain. 

FATOU SY  

 

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