Le temps de la limitation des vitesses
Les chiffres fond froid dans le dos. Quelque 4 876 accidents ont été enregistrés en 2012 au Sénégal provoquant 350 décès et 2 000 blessés, a fait savoir le ministre des infrastructures et des Transports Thierno Alassane Sall, hier au lancement de la campagne de sensibilisation sur la sécurité routière.
Selon le ministre, les accidents enregistrés sur les routes sénégalaises sont causés pour la plupart par les excès de vitesse. Aussi, cette campagne nationale de sensibilisation a-t-elle pour thème la limitation de la vitesse. ''La vitesse excessive ou inadaptée reste un problème majeur de sécurité routière'', a dit M. Sall.
Le ministre a rappelé que la vitesse a des effets sur la conduite (un champ visuel réduit, une augmentation de la fatigue, une augmentation du stress). Il s'y ajoute, d'après Thierno Alassane Sall, que ''rouler vite ne fait pas gagner que peu de temps : en roulant à 120 km/h au lieu de 100 km/h, vous ne gagnez que 6 minutes sur 100 km parcourus ; rouler vite coûte beaucoup plus cher en carburant : pour 100 km parcourus avec un véhicule consommant 5 litres aux 100 km, vous dépensez 50% de carburant en plus en roulant à 120 km/h plutôt qu’à 90 km/h).
Thierno Alassane Sall a aussi souligné que la vitesse entraîne une augmentation de la distance d’arrêt : plus la vitesse est élevée, plus les distances de réaction et de freinage s’allongent. Il devient donc plus difficile d’éviter une collision. En outre, plus la vitesse est élevée, plus le choc est violent en cas d’accident. '''Tout choc frontal au-dessus de 80 km/h entraîne quasi inévitablement la mort ou des séquelles irréversibles pour tout passager, même muni de ceinture de sécurité''.
M. Sall a indiqué qu’au-delà de la sensibilisation, l’État doit renforcer les dispositions réglementaires destinées à sanctionner les transgressions des règles édictées par le Code de la route. En effet, dans l’article M19 du Code de la route qui énumère les 31 infractions pouvant donner lieu au retrait du permis de conduire (PC) figure l’excès de vitesse. ''L’excès de vitesse entraîne le retrait du PC et le passage du contrevenant à la commission technique spéciale de retrait et de restitution du PC instituée au niveau de chaque région et le payement d’une amende forfaitaire de 6 000 F Cfa''. Pour le ministre, ''le temps est venu de revisiter ces dispositions qui sont insuffisantes''.
EnQuete