Le développement durable et l’innovation au cœur des échanges

Le site du barrage de Diama abrite, depuis hier, un atelier international de deux jours autour du thème ‘’Bassin du fleuve Sénégal : Espace d'opportunités pour la résilience climatique, l’emploi et l’innovation’’. Une rencontre qui permettra aux experts, aux chercheurs, aux acteurs communautaires et aux partenaires techniques et financiers d’échanger sur les enjeux et les perspectives du bassin du fleuve Sénégal. D’ailleurs, des recommandations concrètes et des idées de projets structurants sont attendues à l’issue des travaux.
Dans un contexte marqué par l’intensification des effets du changement climatique et la pression sur les ressources naturelles, le bassin du fleuve Sénégal est sujet à des crues parfois dévastatrices, exacerbées par des épisodes pluviométriques extrêmes de plus en plus fréquents. Pour le haut-commissaire de l’OMVS, Mohamed Abdel Vetah, la région avait subi, en 2024, des inondations jamais connues depuis une dizaine d'années. ‘’L'OMVS est reconnue comme un modèle international de gestion intégrée avec ses importants ouvrages et projets, à l’image des barrages de Manantali et de Diama, de l'énergie produite, des projets d'adduction en eau potable, entre autres. Mais avec les changements climatiques, la récurrence des événements extrêmes, il devient important de réinventer, de consolider le modèle de l'OMVS. C’est pourquoi nous avons, avec la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques, réuni des experts nationaux et internationaux de nos États pour discuter de ces thématiques et produire des recommandations qui seront des exemples de projets concrets qui peuvent être accompagnés et dupliqués pour le bien de nos populations’’, a déclaré M. Vetah.
Avant d’ajouter que l’organisation sous-régionale travaille étroitement avec les partenaires techniques et financiers pour faire face aux événements extrêmes à travers une gestion concertée avec les États. ‘Nous voulons co-construire ces projets. Raison pour laquelle, nous avons demandé à chacun de nos États membres de contribuer à travers des expertises reconnues dans les domaines de l'emploi, de l'innovation et des changements climatiques. La garantie de notre succès, c'est cette démarche innovante de construction collective de solutions’’, a soutenu M. Vetah.
Soulignant le rôle très important que jouent les bassins fluviaux pour le développement durable, le directeur exécutif du Pôle innovation de la Convention-cadre des Nations Unies pour le changement climatique, Massamba Thioye, a magnifié celui du bassin du fleuve Sénégal. ‘’L’UGIH/CCNUCC fait la promotion de l'utilisation de l'innovation pour servir les peuples pour que personne ne soit laissé derrière. Il faut que l'on puisse assurer le développement durable des populations tout en assurant la santé sur la planète Terre. On veut que l'innovation serve à tout le monde à grande échelle et contribue à satisfaire leurs besoins. Il faut maintenir les activités humaines en s’assurant qu'il n'y a pas d'impacts négatifs sur la Terre, sur les changements climatiques, sur la forme de perte de biodiversité, sur la forme de dégradation des terres’’, a expliqué M. Thioye.
Pendant les deux jours d’atelier, les participants vont diagnostiquer les vulnérabilités du bassin, identifier des solutions innovantes et climato-intelligentes dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie, de la gestion des écosystèmes et de l’économie verte, et à renforcer l’implication des jeunes et des femmes dans la coopération régionale et l’innovation.
Ils auront également à présenter un plan d’alerte actualisé contre les inondations, incluant le système d’alerte précoce (SAP) de l’OMVS et à favoriser l’émergence de partenariats concrets et de mécanismes de financement pour des projets pilotes structurants. D’ailleurs, une note de duo et de recommandations sera produite à la fin des travaux pour servir de feuille de route.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS