Une trentaine de journalistes formés sur la problématique

Venus de toutes les régions du Sénégal, 28 journalistes correspondants régionaux ont bouclé, hier à Thiès, un atelier de formation sur la SRAJ. Une problématique qui fait face à des défis persistants, notamment en matière de besoins non satisfaits en contraception, de grossesses précoces/non désirées et d’inégalités de genre. Une situation préoccupante qui motive la collaboration entre la DSME et l’Association des journalistes en santé, population et développement sur la prise en charge de la santé et le bien-être des adolescents et des jeunes.
Le contexte de la santé et du bien-être des adolescents et des jeunes au Sénégal est caractérisé par plusieurs enjeux socioculturels et économiques qui impactent leur santé physique, mentale et leurs opportunités de développement. En 2023, une enquête démographique et de santé (EDS) au Sénégal a indiqué qu’environ 15 % des jeunes filles de 15 à 19 ans ont déjà été enceintes avec un taux de 17,9 % en zone rurale contre 7,4 % en milieu urbain.
Selon toujours la même source, le taux d'utilisation de la contraception de 18 % chez les adolescentes reste faible. Ce qui contribue au nombre élevé de grossesses précoces et d’avortements clandestins.
De plus, l'EDS 2023 a aussi révélé que 29 % des femmes de 15 à 49 ans ont subi des violences de la part de leur partenaire au moins une fois dans leur vie. Autant de chiffres alarmants qui interpellent tous les acteurs dont ceux des médias pour sensibiliser et inciter les populations à adopter des comportements sains et positifs afin de mieux protéger, promouvoir et soutenir la SRAJ. Pour le président de l’AJSPD, Eugène Kaly, il est opportun de former les journalistes sur les questions de la planification familiale, de la malnutrition, de la violence basée sur le genre, les IST, entre autres, pour apporter les bonnes informations aux populations, même dans les zones les plus lointaines. ‘’Nous venons de boucler ici à Thiès le renforcement de capacité d’une trentaine de journalistes correspondants de 13 régions sur la thématique de la santé des ados et jeunes.
C’étaient pour nous et notre partenaire, la DSME l'occasion de sensibiliser les journalistes sur cette problématique, mais surtout sur les questions de la malnutrition. Il y a des zones comme Diourbel, Kédougou, entre autres, où l’on note beaucoup de problèmes de malnutrition faisant de graves ravages. C'est également une occasion pour nous de renforcer les journalistes, pour qu'à leur tour ils puissent sensibiliser les populations en différentes langues sur certains comportements à adopter pour une bonne nutrition. Un des experts en nutrition l’a signalé, on n'a pas besoin d'être riche pour être bien nourri. Il y a seulement des règles qu'il faut respecter pour avoir une bonne nutrition, maintenant c'est aux journalistes d'aller porter ces messages, dans les régions les plus éloignées du Sénégal, dans les différentes langues’’, a déclaré Eugène Kaly.
Avant d’ajouter qu’au sortir de l’atelier, les journalistes participants seront bien sensibilisés sur les enjeux des grossesses précoces, sur les IST, la gestion de l’hygiène menstruelle et les VBG. Les journalistes correspondants sont outillés également sur la santé mentale (addictions à l’internet, aux substances psychoactives et troubles mentaux).
Pour les perspectives, le président de l’Association des journalistes en santé a signalé vouloir continuer sur la même lancée en 2026 par l’organisation de caravanes dans les régions, notamment celles du Centre, du Sud, du Nord, pour porter le plaidoyer sur les questions de l'accès aux soins. Pour que l'État sache, quel que soit l'endroit où on se trouve au Sénégal, qu’il doit pouvoir avoir accès à des soins de qualité.
Pour M. Kaly, des caravanes sont aussi envisagées pour porter les questions de la lutte contre la mortalité maternelle, parce qu'il y a encore des femmes qui accouchent à domicile en 2025, dans certaines zones du Sénégal.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT- LOUIS