La présence oppressante des multinationales chinoises
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Le 4e Congrès du Syndicat national des travailleurs de la construction du Sénégal (Cnts/Btp) a servi de cadre pour discuter des maux du secteur et de la présence des multinationales chinoises qui règnent sans partage.
Le Syndicat national des travailleurs de la construction du Sénégal (Cnts/Btp) a tenu son 4e Congrès, samedi dernier. Son secrétaire général, Djaraf Alassane Ndao, a profité de l’occasion pour porter à la connaissance des autorités étatiques et des acteurs les difficultés auxquelles ils sont confrontés. La plus grosse est la présence de multinationales chinoises. Par rapport à cette concurrence chinoise, Djaraf Ndao invite l’Etat à veiller davantage au renforcement du cadre législatif et réglementaire du partenariat public-privé, pour favoriser une meilleure adaptation des Pme/Pmi et limiter les lourdeurs inhérentes aux principes de préfinancement qui plombent, selon lui, les entreprises locales.
Dans ce sens, ces travailleurs du bâtiment sollicitent le renforcement des fonds d’appui et des institutions de financement tels que la Bnde et le Fongip. Car Djaraf Alassane Ndao évalue les besoins en financement du privé national à plus de 500 milliards de francs Cfa.
En effet, les membres dudit syndicat disent avoir mené, depuis 2 ans, une campagne pour dénoncer cette présence étrangère. Puisque ce sont les conventions 98 et 87 qui doivent être appliquées à ces multinationales. ‘’Une équipe est allée rencontrer une entreprise chinoise à Nioro. Dans tous chantiers gérés par les Chinois, nous n’avons pas le privilège d’y adhérer. C’est grave. Un document a été confectionné dans ce sens’’, dit-on.
Dans le même ordre d’idées, ces professionnels du bâtiment souhaitent que soit instaurée l’obligation de sous-traitance aux Pme d’une quote-part importante des marchés attribués et l’encadrement des prix proposés par les multinationales qui, souvent, disent-ils, sont jugés peu intéressants. SNTC
‘’L’Etat nous doit 75 milliards de francs Cfa’’
Par ailleurs, le secrétaire général de la Cnts/Btp demande l’apurement d’une dette de 75 milliards de nos francs due par l’Etat aux entreprises du secteur des Btp. Une situation qui, selon lui, compromet dangereusement les plans de développement de toute entreprise, avec comme conséquence immédiate l’arrêt des chantiers, le chômage technique de milliers de travailleurs, la suspension des contrats de sous-traitance et la fermeture programmée de certaines sociétés du secteur.
Il convient de dire que la remise en question de l’équilibre financier des entreprises constitue un danger et une source de turbulence sociale. Il importe, à son avis, de réagir vite et efficacement pour infléchir cette tendance.
Le secrétaire général est allé plus loin dans son plaidoyer, en faisant appel au chef de l’Etat pour qu’une solution rapide soit trouvée, afin d’éviter de briser l’élan d’un secteur leader de l’économie sénégalaise. Faisant référence au thème de ce 4e Congrès : ‘’Le Cntc/Btp face aux défis des Ppp : Quels enjeux pour les Pme/Pmi’’, le secrétaire général souligne que la formalisation progressive du secteur informel est à considérer au titre des préoccupations nationales comme une nécessité. Ainsi, ces syndicalistes posent la problématique du déficit d’infrastructures leur permettant de satisfaire les besoins de la population.
AIDA DIENE