Les agents de l’État sensibilisés sur les risques de corruption dans le secteur
Le secteur extractif est l’un des domaines économiques qui génèrent beaucoup de convoitises et qui mobilisent beaucoup de finances. Les individus qui y travaillent sont souvent exposés à des situations compromettant leur droiture. C’est dans ce sens que l’ITIE et NRGI ont regroupé des agents de l’État pour renforcer leurs capacités sur les possibilités et les risques de corruption que suscite le secteur.
Les 2/3 des affaires de corruption nationales concernent principalement le secteur des industries extractives, selon l’OCDE. L’Afrique perdrait chaque année plus de 50 milliards de dollars en raison des flux financiers illicites, lit-on dans le rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique. Dans ce sens, pour renverser la tendance et protéger les agents de l’État sur ce type de dérive, le Collège administration et institutions publiques du Comité national ITIE et l’ONG NRGI ont formé une cohorte d’agents de l’État dans le cadre d’un atelier de formation sur la lutte contre la corruption et le contrôle budgétaire, et informations sur la mise en œuvre des activités du programme Sénégal de NRGI. L’objectif visé dans cette session est de renforcer les capacités des agents de l’État sur la corruption et de mettre à leur disposition des outils en vue de leur faciliter l’identification, la prévention et la gestion des risques de corruption ainsi que le contrôle budgétaire. ‘’Dans le cadre des activités du programme Usaid Traces en partenariat avec le Forum civil et l’ONG 3D qui vise à améliorer la transparence et la redevabilité dans le secteur extractif. C’est dans cette perspective que NRGI, à travers le programme Traces, compte contribuer au renforcement des agents de l’État dans la lutte contre la corruption dans le secteur extractif et le contrôle budgétaire’’, a informé Mamadou Seck.
Selon le manager régional NRGI Afrique francophone, cela est crucial pour promouvoir une gestion transparente, éthique et efficiente des ressources extractives au Sénégal, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs nationaux de développement économique et social. ‘’Il s’agira, en collaboration avec l’ITIE, les ministères de tutelle et les experts de NRGI, d’organiser une session de renforcement de capacités à l’endroit des agents de l’État. En particulier l'outil de diagnostic de NRGI sur la corruption dans le secteur extractif permettant d'identifier et d’analyser les risques de corruption et d’insuffler des réformes, sera présenté lors de cet atelier’’, a précisé le manager.
Pour le directeur des Mines, l’atelier vient à son heure, au regard des enjeux et défis liés à l’exploitation minière, mais également au vu de la future exploitation du gaz et du pétrole. ‘’Un ou deux des mécanismes de lutte les plus efficaces contre la corruption sont la transparence dans la gouvernance et la redevabilité. Pour cette raison, le Sénégal a adhéré depuis 2013 à l’ITIE et produit 10 rapports. Mouhamadou Ndour souligne que l’administration minière fait partie des administrations les plus vulnérables en matière de corruption, du fait de ses missions de délivrance de titres miniers et de collecte de revenus miniers.
‘’Au regard de cette vulnérabilité, une partie de l’octroi des titres miniers est automatisée. Le système de cadastre minier mis en place en 2009, qui permet l’automatisation des procédures d’administration des titres miniers et de communiquer efficacement avec les parties prenantes du secteur minier de manière opportune et transparente, est un outil efficace pour la transparence et donc pour la lutte contre la corruption, car il réduit le champ de contact entre l’agent et le requérant’’.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)