La région de Kaffrine, qui va accueillir du 14 au 15 avril prochain le président de la République Macky Sall, regorge d’énormes potentialités mal exploitées. C’est ce que dresse le document de contribution pour un plan stratégique d’émergence réalisée par la mairie de Kaffrine. De nombreuses contraintes y sont relevées et le Président Sall est appelé à donner des ébauches de solutions.

Le président de la République sera à Kaffrine du 14 au 15 avril prochain pour une visite économique. En attendant l’arrivée de Macky Sall dans la région du Ndoucoumane, les attentes et les contraintes au développement de cette localité, érigée en région depuis 2008, sont dressées dans le ‘’draft du document de contribution pour un plan stratégique d’émergence (PSE) de la région de Kaffrine’’. Avec une population estimée, en 2011, à 572 735 habitants, les principaux secteurs d’activités à Kaffrine font face à des difficultés malgré les nombreuses opportunités qu’ils présentent.

L’agriculture, principale activité de rente de la population, à majorité rurale, est marquée par une pauvreté accrue des sols, une ‘’insuffisance d’aménagement des zones de productions’’, ‘’l’insuffisance des infrastructures de stockage, de conservation et de transformation des produits’’, décrie le document parcouru par EnQuête. Et ce n’est pas tout. Le texte qui a fait un diagnostic économique et social de la région révèle aussi des ‘’difficultés d’accès aux crédits agricoles,  ‘’l’insuffisance des ressources humaines des services de l’agriculture’’, ou des difficultés dans la ‘’commercialisation de l’arachide’’. En dépit de tous ces facteurs bloquants, souligne le document, la région de Kaffrine occupe une place primordiale dans la production agricole au Sénégal.

Première région productrice d’arachide en 2011

En 2010-2011, Kaffrine était la ‘’2^ème région productrice de céréales au Sénégal’’ avec  221 038 tonnes. Sur la même année, elle a produit ‘’23,48 % de la production nationale d’arachide’’. Ce qui a fait d’elle la première région productrice d’arachide pendant cette campagne. Aussi, la région regorge-t-elle d’énormes potentialités, ajoute le texte. Sa ‘’situation agro-écologique favorable à une diversification’’, ses ‘’disponibilités foncières pas encore totalement exploitées’’, ‘’l’expérience des exploitants agricoles’’ sont autant d’atouts qui, une fois exploités,  peuvent permettre à Kaffrine de se positionner comme l’un des greniers du pays. Toutefois, le document de contribution pour un plan stratégique d’émergence (PSE) de la région de Kaffrine propose des mécanismes et des stratégies à mettre en œuvre pour l’émergence de cette région. Le ‘’renforcement de la lutte contre la dégradation des terres, la ‘’redynamisation des comités villageois (CLV) et l’appui matériel pour ces comités’’ ou la ‘’relance des activités maraîchères’’ sont autant d’urgences à résoudre.  

Après l’agriculture, l’élevage se positionne comme la deuxième activité des populations. Mais les principales contraintes restent le ‘vol de bétail’’ très récurrent dans cette région, le ‘’rétrécissement des zones de pâturage’’. Comme solutions, le document propose la ‘’réhabilitation des infrastructures de vaccination et le développement des mini laiteries’’ ainsi que le ‘’renforcement des capacités des éleveurs’’.

Taux brut de scolarisation faible

Par ailleurs, sur le plan de l’éducation, le réel problème relevé dans le diagnostic économique et social de la région démontre que la ‘’réticence des parents à amener leurs enfants à l’école’’ a fait que le taux brut de scolarisation à l’élémentaire est en dessous de la moyenne nationale. Il est même de 52,01% selon le rapport de l’inspection d’académie (IA), là où le ‘’niveau national se situe à 94,5%’’. ‘’Sur ce plan, la région accuse un grand retard par rapport à l’objectif de la scolarisation universelle’’, note le document. Les infrastructures scolaires, à l’élémentaire ne sont pas aussi suffisantes. Sur un total de 408 écoles dans la région, évoque le texte, seules 77 sont dotées d’un mur de clôture, soit seulement 18% ; ‘’39% seulement de ces écoles disposent de point d’eau’’. C’est aussi à Kaffrine qu’on retrouve le plus d’abris provisoires dans l’élémentaire avec 224 sur 1491 classes. Pour l’enseignement moyen, 29 collèges publics sont répartis dans la région tandis que le taux d’accès régional est de 18%.

ALIOU NGAMBY NDIAYE