Zoom sur des filles de Bamba

Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, a eu plusieurs filles qui ont quitté ce monde, soit trop tôt, soit pas assez connues du grand public.
Sokhna Mbène Ngabou, celle qui a maîtrisé le Saint Coran au point d’en faire son compagnon inséparable
De son vrai nom Aïchatou, Sokhna Mbène Ngabou a vu le jour en 1922 à Ngabou, localité située entre Mbacké et Diourbel. Le nom du village est à jamais resté attaché à son nom, certainement parce qu’elle y a passé la plus grande partie de sa vie à éduquer et à initier au travail plusieurs générations de disciples.
Sa vertueuse mère, Sokhna Faty Khoudia Mbacké, est la fille de Serigne Mbacké Ibrahima, frère de Mame Mor Anta Sally Mbacké, le vénéré père de Cheikh Ahmadou Bamba.
Après la fondation du village, Cheikh Ahmadou Bamba lui donna la recommandation de venir y habiter.
À l’instar de toutes les filles de Cheikh Ahmadou Bamba, elle a été très tôt initiée au Saint Coran qu’elle a maîtrisé au point d’en faire son compagnon inséparable.
Sur le plan de l’éducation et du travail, elle avait admirablement réussi au point où parents et disciples lui confiaient la plupart du temps leurs filles pour qu’elle les initie aux bons comportements et aux principes du mouridisme.
À son premier domicile conjugal, chez Serigne Mbaye Diakhaté, grand disciple et poète inégalable en langue wolof, elle a formé des filles qui, par leur comportement, rappellent la vie exemplaire des pieuses femmes de l’islam.
À Khourou Mbacké, elle était devenue une autorité incontestée dans le domaine de l’éducation, de la formation religieuse et de l’initiation au travail.
Elle était devenue l’autorité incontestée à la tête de braves femmes s’adonnant au travail et à l’éducation.
Après le rappel à Dieu du patriarche de Khourou Mbacké, elle rejoignit Serigne Ibrahima Lo où elle resta fidèle à son engagement.
Elle avait l’habitude de dire à ses disciples qu’elle n’était pas préoccupée par le rendement des exploitations agricoles, mais sachant la récompense promise à ceux qui s’adonnent au travail sanctifiant, elle voulait tout simplement avoir un prétexte pour témoigner au jour ultime que les disciples ont travaillé dans le sentier de Dieu.
Elle a rejoint son Seigneur en 1984, après une vie entièrement consacrée à l’adoration de Dieu, à l’éducation des disciples et au service rendu à son père et maître spirituel Cheikhoul Khadim. Elle repose au cimetière de Touba. Puisse Dieu augmenter ses lumières.
Sokhna Astou Gawane, l’éducatrice qui n’accordait aucun répit aux filles qui lui étaient confiées
Sokhna Aïchatou bint Cheikh Ahmadou Bamba, plus connue sous le nom Sokhna Astou Gawane, a vu le jour en 1904 à Khomack, en Mauritanie, où son père avait été exilé. Sa vénérable mère, Sokhna Khadidiatou Diop, est originaire de Koki.
À l’instar de toutes les filles de Cheikh Ahmadou Bamba, selon le site mourides.com, elle a reçu une solide formation religieuse.
Sokhna Astou Gawane est connue de tous pour sa bonne humeur, sa largesse, sa générosité légendaire et son attachement au Saint Coran, aux Qacaïds et à la famille de Serigne Touba.
À sa résidence, nul n’entrait et n’en ressortait sans avoir eu droit à un service de café-Touba. Elle avait des équipes spécialisées pour la préparation du café. Les thermos bien remplies étaient alignées, attendant les visiteurs.
Pendant le mois béni de ramadan, partout où elle résidait – que ce soit à Diourbel, Gawane, Ndoulo ou Touba –, elle offrait des repas du crépuscule jusqu’à l’aube, à l’heure de l’abstention de manger et de boire.
Éducatrice, elle n’accordait aucun répit aux filles qui lui étaient confiées. Elle les faisait travailler durement pour éloigner d’elles la paresse. Sokhna Astou Gawane les répartissait en équipes : les unes étaient chargées de puiser de l’eau et de ravitailler toute la maisonnée, les autres étaient affectées à préparer les repas. Il y en avait qui étaient orientées vers la torréfaction du café et à sa préparation.
Sokhna Astou Gawane était très attachée à la famille de Cheikh Ahmadou Bamba, particulièrement à Serigne Abdou Khadr Mbacké. Elle s’était fait un devoir de lui envoyer quotidiennement le déjeuner, ce qui fut fort apprécié par le grand imam.
Elle rendait fréquemment visite à l’ensemble de la famille du Cheikh, qui le lui rendait également.
Elle était très dévouée à son époux Serigne Mouhamadou Lamine Touré, de qui elle a eu trois enfants qui ne lui ont pas survécu.
Elle a rejoint son Seigneur en 1984, laissant son héritage entre les mains de la famille de Sokhna Momy Mbacké.
Sokhna Aminatou Mbacké dite Amy Cheikh : la plus jeune fille de Bamba, à part Sokhna Maimouna Soukhra et la poétesse
Sokhna Aminatou Mbacké, dite Amy Cheikh (par référence à son père Cheikh Ahmadou Bamba), a vu le jour en 1923 à Diourbel, au Sénégal. Elle est la fille de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké Khadimour-Rassoul et de Sokhna Fatima Diop, plus connue sous le nom de Sokhna Mbéya Diop, fille de Médoune Samba Diop (cousin de Lat Dior) et de Sokhna Mame Fatou Tacko Diop (fille de Samba Maréma Diop de Koki).
Sokhna Aminatou Cheikh, selon la page Facebook ‘’Tarou mourides’’, fait partie des filles cadettes du Cheikh, puisqu’elle est la plus jeune à part Sokhna Maimouna Soukhra. Elle porte le nom de la mère du Prophète Mouhammad (PSL), en l’occurrence Aminatou bint Wahb.
Elle avait deux sœurs de même mère, dénommées Sokhna Mariama et Sokhna Mouhsinatou, qui sont inhumées à Khourou-Mbacké, à Touba.
Elle a appris et mémorisé le Saint Coran auprès de Cheikh Abdou Rahmane Lo (un des plus célèbres disciples du Cheikh). Ensuite, elle a étudié les sciences islamiques auprès de Cheikh Mouhammadou Lamine Diop Dagana (un autre disciple du Cheikh).
Elle était une poétesse et a écrit un poème sur Mame Diarra Bousso et un autre intitulé ‘’Innii Chaakira Fi Kouli Waht’’, entre autres.
Sokhna Amy Cheikh a été l’épouse de Serigne Modou Khary Niang et mère de cinq enfants : Serigne Khadim Niang, Serigne Abdoul Ahad Niang, Serigne Cheikhouna Niang, Sokhna Maimouna Niang et Sokhna Touty Niang.
Par la suite, elle s’est remariée avec Serigne Mouhamadane, fils de Cheikh Massamba Mbacké (demi-frère de Cheikh Ahmadou Bamba) et de cette union est née Sokhna Faty Mbacké.
Elle a rejoint le ciel le vendredi 18 juin 1965 à l’âge de 42 ans et a été inhumée le samedi 19 juin à Touba.
Sokhna Mously Mbacké, fille de Cheikhoul Khadim (1918-1968) : l’intéressée par l’hagiographie (Sîra), qui fit des recherches poussées sur la vie et l’œuvre des ummuhatul muminun
Fille de Cheikh Ahmadou Bamba, Sokhna Mously Mbacké a vu le jour en 1337 de l’hégire (soit 1918) à Daroul Alimoul Khabir à Ndame, où résidait sa vertueuse mère Sokhna Faty Touti Diop, connue pour sa maîtrise du Saint Coran au point d’en calligraphier cinq exemplaires.
Sur ses traces, Sokhna Mouslimatou a mémorisé et calligraphié le Saint Coran sous l’égide de Serigne Dame Abdou Rahmane Lo, qui l’initia aux sciences religieuses. Elle compléta sa formation auprès de Serigne Mouhammadou Lamine Diop Dagana.
Très tôt intéressée par l’hagiographie (Sîra), elle fit des recherches poussées sur la vie et l’œuvre des ummuhatul muminun (les mères des croyants) pour s’inspirer de leur exemple.
C’est cette passion, combinée à l’amour de son père et maître spirituel, qui la poussa à écouter les récits de ses contemporains. Il lui arrivait de retenir Serigne Moussa Kâ entre deux et trois mois pour lui raconter des épisodes de la vie du Cheikh. C’est sur son insistance que le grand poète composa ‘’Jazâ-us-shakûr Jeeri’’, qui relate la vie du Cheikhoul Khadim de 1320 à 1345 (soit de 1903 à 1927).
Éducatrice très rigoureuse, c’est elle-même qui officiait en tant qu’enseignante auprès des filles qui étaient à sa charge, dont la plupart étaient ses homonymes ou des filles des autorités religieuses. Elle supervisait personnellement les travaux de la cuisine, pour lesquels elle avait un don. Elle concoctait des plats qu’elle préparait elle-même.
D’autres filles de Bamba
On n’a pas pu faire le portrait de toutes les filles de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul pour plusieurs raisons. Mais on peut aussi parler de Sokhna Amy Bouya Mbacké, Sokhna Fatimatou Mbacké, Sokhna Tahiratou Mbacké, Sokhna Rokhayitou Mbacké, Sokhna Salimatou Mbacké, Sokhna Fatimatou Bintou Mbacké, Sokhna Astou Kadior Mbacké, Sokhna Khadidiatou Mbacké (petite sœur de Serigne Mouhamadou Bachir Mbacké).
CHEIKH THIAM