Le Cestiveut former 45 journalistes
Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), la Bloomberg Media Initiative Africa (BMIA) et le Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag) ont officiellement lancé, hier à Dakar, le programme de formation au journalisme financier et économique.
Un nouveau programme destiné en premier aux journalistes est lancé hier à la Maison de la presse à Dakar. Le but de ce programme est de permettre aux journalistes de bien comprendre le langage de l’économie.
En effet, explique la journaliste représentante de Bloomberg Media Initiative Africa (BMIA) Yinka Ibukun, parfois, un manque de compréhension fait qu’un journaliste n’est pas en mesure de bien informer le public. Elle a également estimé qu’il est important, pour pouvoir faire ce travail, de comprendre les concepts de l’économie et les enjeux financiers. Ce programme d’une durée de six mois, initié par le Cesti, en partenariat avec le Cesag et la BMIA, va se dérouler simultanément à Dakar et à Abidjan.
"Il était important pour nous d’avoir une intervention en Afrique francophone et nous avons choisi les deux plus grandes économies de la région que sont le Sénégal et la Côte d’Ivoire", a indiqué Yinka Ibukun.
Selon elle, ce programme permet de soutenir les professionnels qui ont consacré une grande partie de leur temps au journalisme et leur donner l’opportunité de se spécialiser davantage dans la couverture de l’économie et des finances.
Il faut souligner que les candidatures se font en ligne sur la plate-forme dédiée aux inscriptions. À l’issue de la sélection, des tests seront effectués pour un tri final. "Notre objectif est d’avoir 45 diplômés, mais on va recruter jusqu’à 55, parce que nous savons que certains ne seront pas assidus et donc la mesure sera de les laisser en cours de route", a souligné le directeur général du Cesti, Mamadou Ndiaye.
D'après lui, la formation est importante, car il est constaté un problème de spécialisation de façon générale dans les médias sénégalais. "Nous au Sénégal, étant une institution de formation en journalisme et étant intéressés par la spécialisation, nous nous sommes dit que nous allons nous engager dans le projet pour participer à la formation des élites africaines", a déclaré le directeur du Cesti. Avant d'ajouter :"Durant la formation, chaque mois, il y a une semaine de cours et dans chaque semaine, il y aura deux ou trois jours de présence et le reste, des travaux et exercices sont à suivre à distance."
Dans la même veine, il a renseigné que plusieurs modules comme l’économie, l’environnement, la connaissance de l’environnement médiatique, des politiques de médias et analyse et interprétation des données, entre autres, seront pris en compte lors de cette formation.
Ce programme d'une grande envergure est ouvert à tous ceux qui sont intéressés par les questions financières et qui ont au moins une Licence. Il est aussi ouvert aux journalistes freelances, mais plus particulièrement à ceux qui travaillent officiellement dans un organe de presse.
De son côté, le professeur Alassane Ouattara, enseignant-chercheur au Cesag, a indiqué que "le journalisme financier occupe une place importante dans le paysage médiatique mondial et il est d’autant plus essentiel dans le contexte africain en pleine mutation". C'est pourquoi il a également invité les professionnels des médias à postuler davantage, parce que, dit-il, l'information financière restera au cœur de cette formation.
Prenant part à la rencontre, la représentante de Finance Gestion Intermédiation (FGI), Astou Diop Sène, a souligné l’importance de cette formation. "C’est extrêmement important, parce que nous, en tant que professionnels de la finance, nous avons besoin qu’une information soit certifiée et disponible. Et cela, seul le journaliste financier certifié peut le faire", a-t-elle fait valoir.
Selon le directeur du Cesti, depuis le lancement officiel, 75 Sénégalais se sont inscrits sur la plate-forme. Il a également rappelé que le Cesti et ses partenaires avaient commencé à travailler depuis 2019 pour la mise en place de ce projet.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)