Publié le 19 Nov 2018 - 18:33

Teggi Ndawal

 

L’attitude de Mody Guiro, en tant que secrétaire général de la première centrale syndicale du pays, a de quoi inquiéter. A l’occasion de sa reconduction à la tête de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) pour un nouveau mandat de 5 ans, il a été invité à donner son sentiment sur ‘’l’hypertension budgétaire’’ que traverse le pays. Mais Mody Guiro a refusé de s’exprimer sur la question, sous prétexte qu’il n’a pas suivi l’actualité, parce qu’occupé durant ces dernières semaines à préparer le congrès. Il faut être Guiro pour oser le faire. Défenseur des travailleurs, il se réclame. Or, une tension  de trésorerie au Sénégal affecte en premier le secteur privé, puisque, quoi qu’il arrive, l’Etat va continuer à payer le Service de la dette pour des raisons liées à son image, sa signature, auprès des bailleurs.

C’est donc le paiement de la dette intérieure qui est reporté sine die. Autrement dit, ce sont les entreprises qui sont sacrifiées. Et Guiro est bien placé pour savoir qu’en cas de difficulté dans une société, ce n’est ni la direction encore moins les actionnaires qui sont les premiers à en pâtir, mais les travailleurs, couche la plus vulnérable.

Comment quelqu’un, qui est censé les défendre, peut se permettre de tourner la tête face aux difficultés que connait le monde du travail ? Au-delà même de la violation du droit du travail qu’il a bien voulu pointer du doigt, Guiro peut-il ignorer qu’une bonne partie des salariés au Sénégal reçoivent maintenant leur salaire vers le 10 du mois suivant, et même au-delà ? Lui qui a été accusé par Mademba Sock, durant les élections syndicales, d’avoir bénéficié du soutien de l’Etat, se montre aussi malvoyant quand il est question de constater les difficultés économiques.

Certes, il a été à la retraite depuis des années, il peut donc lui arriver d’avoir la vision réduite. Mais pas à ce point. Après le fiasco du pacte de stabilité social, on s’attendait à autre chose que du syndicalisme de révérence. Décevant !

 

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