Historique ! Le Sénégal qui déclare l’état d’urgence. Il faut remonter à très longtemps, pour trouver pareille occurrence. En réalité, c’était un secret de polichinelle qu’entre confinement, couvre-feu et état d’urgence, la 2e adresse à la nation du président Macky Sall ne laissait pas trop de suspense. Ce sera donc état d’urgence + couvre-feu.

Une thérapie de choc, pour faire retomber la fièvre qui pourrait être amenée à monter en intensité. Les appréhensions sont légitimes sur l’état de droit, dans ce qui est présenté comme une vitrine de la démocratie en Afrique.

Aucune Assemblée publique n’a délibéré, mais ce n’est certainement pas le moment de pinailler sur les modalités de cette mesure qui, en réalité, donne les pleins pouvoirs pour douze jours (en principe) à un président déjà très fort de ses prérogatives.

Comme tout le monde, on n’a aucun doute que l’état d’urgence (sanitaire ?) est pour l’instant le volet politico-administratif de la panacée contre la Covid-19. Comme contribution à l’effort de guerre, il va falloir endurer sans moufter les décisions prises hier par le président de la République. On espère juste que les errements stratégiques de ces derniers jours et une application un peu trop martiale ne vont fausser ni l’esprit ni la lettre de l’article 69 de la Constitution.