Publié le 2 Sep 2013 - 19:10
TELECOMS

Nouveau scandale de France Telecom Orange en Afrique

 

 

Après les tribulations de France Telecom Orange en Guinée Equatoriale, les aventures du groupe français se poursuivent, cette fois-ci au Kenya où un nouveau scandale est sur le point d’éclater…

 

L’opérateur de télécom français France Telecom Orange (FTO) est l’auteur du prochain scandale au Kenya. FTO a récupéré 19% des parts de marché de l’Etat kenyan dans le groupe Telkom Kenya, en plus de ses actions dans le groupe. La semaine dernière, les membres d’une commission d’enquête parlementaire ont interrogé le président de la Commission nationale des privatisations, Salomon Kitungu, sur la réduction sensible des parts détenues par l’Etat kenyan (de 49% à 30%) dans l’opérateur au profit de l’actionnaire France Telecom.

Salomon Kitungu a déclenché la stupéfaction et la colère des membres de la commission d’enquête parlementaire lorsqu’il leur a appris ne pas être au courant de la nouvelle structure actionnariale. « S’il y a eu transfert de titres entre l’Etat kényan et France Télécom, alors il s’agit d’une nouvelle pour moi et cela a été fait à l’encontre des lois », a-t-il dit. Cette « nouvelle » représente une perte sèche potentielle de plusieurs centaines de millions de dollars pour les contribuables kenyans !

Les parlementaires s’interrogent. Comment se fait-il qu’après quatre années à la tête de la Commission qu’il préside, Salomon Kitungu n’est pas au courant de « ce transfert à grande échelle d’actions ? »

 

Une affaire trouble

 

Pour l’heure, c’est le flou le plus total. Comment France Telecom s’est-il procuré 19% de parts de l’Etat dans Telkom Kenya, sans que la Commission n’en ait été informée au préalable. La manière dont le transfert de titres a été fait en dehors des règles. Elle a pourtant bel et bien eu lieu en décembre 2012, en toute discrétion et dans l’indifférence la plus totale. L’opération, douteuse, aurait été faite en deux temps. Un bouclement de deux opérations financières, selon financialafrik.com : une restructuration du bilan et une augmentation de capital.

La Commission nationale des privatisations est formelle, elle n’a pas été informée de ces opérations. Le grand perdant dans cette sombre histoire est l’Etat Kenyan qui tire un trait sur plusieurs centaines de millions de dollars au profit d’Orange. Quant à France Telecom, il n’a toujours fait aucune déclaration au sujet de ce transfert d’actions qui a provoqué l’ire de la commission d’enquête parlementaire.

Quelques mois auparavant, c’est en Guinée Equatoriale que FTO se faisait remarquer. Le groupe français était alors plongé en plein cœur d’un scandale lié à la corruption, au viol et à une guerre interne.

 

Le pouvoir d’Orange au Kenya

 

Alors que FTO s’activait a récupérer 19% des parts de l’Etat dans Telkom Kenya, l’opérateur français rachetait au même moment les 11% d’actions détenus par Alcazar dans Orange Kenya, l’opérateur mobile. Le montant de la transaction n’est pas connu. FTO s’est alors empressé de remplacer le président directeur général d’Alcazar au comité de direction d’Orange Kenya.

Ce rachat permet à Orange de se développer dans un pays où le secteur des télécommunications est en plein essor.

Pour rappel, FTO et Alcazar s’était réunis en 2007 pour une acquisition commune d’Orange East Africa (OREA). C’est à cette époque-là que la marque Orange Kenya est apparue pour remplacer OREA.

AFRIK.COM

 

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