Publié le 25 Apr 2019 - 00:38
TENTATIVE D’ESCROQUERIE

200 millions réclamés à Dpw

 

Le parquet a requis, hier, une peine de 6 mois assortis du sursis contre la chargée de la facturation de Dubaï Port World (Dpw) poursuivie pour tentative d’escroquerie et de faux et usage de faux en écriture privée. La partie civile réclame 200 millions à la société de transport maritime qu’elle juge civilement responsable.

 

Le nommé Cheikh Tall est très remonté contre Dubaï Port World (Dpw). Il accuse la société maritime de lui avoir surfacturé un conteneur. Il s’agit d’un conteneur de 40 pieds d’un poids de 4 tonnes, mais il s’est retrouvé avec une facture portant sur 29 tonnes. C’est la raison pour laquelle il a saisi la justice. Seulement, sa plainte, déposée le 23 janvier 2015, visait le transitaire Moustapha Guèye. Le plaignant, gérant de la société dite Keur Maty Sow Sarl, expliquait aux enquêteurs de la Division des investigations criminelles (Dic) avoir, courant 2014, loué les services du transitaire pour faire sortir sa marchandise. A cet effet, le sieur Guèye lui avait réclamé la somme de 3 millions de F Cfa. Ne détenant pas ce montant, il avait donné au transitaire un salon en cuir d’une valeur de 4 millions, à charge pour ce dernier de lui reverser la différence et de livrer la marchandise dans un délai de deux jours.

Mais grande a été sa surprise, selon lui, de constater que le transitaire n’avait pas seulement respecté les termes de son engagement, mais pire encore, il lui avait présenté une déclaration en douane et des documents de Dpw faisant état de ce que le conteneur était de 29 tonnes, au lieu de 4 tonnes comme initialement déclaré. A en croire Cheikh Tall, le transitaire avait rompu les démarches de telle sorte que les frais de magasinage ont atteint la somme de 14 millions. Pour étayer ses propos, le plaignant avait demandé et obtenu l’autorisation de pesage du conteneur au niveau de la Chambre de commerce de Dakar où le poids a été confirmé.

Munis de ces éléments, les policiers ont arrêté le transitaire ainsi que deux agents de Dpw. Seulement, lorsqu’il a été interrogé, le mis en cause avait clamé son innocence, en déclarant que le chef du bureau des douanes lui avait signifié que le poids déclaré sur le connaissement était en deçà du poids réel et exigeait pour le dédouanement la somme de 7 millions. En poursuivant leurs investigations, les enquêteurs ont mis la main sur deux autres personnes. Il s’agit de F. B. Niang, chargée de la facturation à Dpw, et D. Siby, agent maritime à la société Msc/Sénégal. Lorsqu’elle a été entendue, la dame a soutenu avoir de cette société la fiche technique du navire transportant le conteneur sous le poids de 29,200 tonnes.

Mme Niang admettait, selon les enquêteurs, avoir émis une facture pro-forma sur la base du poids le plus élevé, conformément aux règles en vigueur à Dpw. Elle ajoutait que seule la société Msc était en mesure de donner des explications sur la différence de poids. Ses propos ont été balayés par la déclaration du sieur Siby, qui a confirmé les dires du plaignant quant au poids qui était de 3,361 tonnes, comme mentionné dans le connaissement. Il indiquait que la fiche technique ne pouvait, en aucun cas, servir de base de calcul pour la facturation, du fait que la nature de la marchandise n’était pas prise en compte par ce document. Si le trio avait été inculpé, seule F. B. Niang a été renvoyée en jugement, car le reste a bénéficié d’un non-lieu.

Face aux juges, hier, elle a clamé son innocence en réitérant ses déclarations faites lors de l’audition au fond. Devant le magistrat instructeur, elle soutenait que le conteneur était chargé de matière plastique et qu’il s’agissait de facture pro-forma établi en se référant au ‘’Bapli’’ portant sur 25 tonnes. Elle s’est réfugiée derrière la Direction générale de Dpw, qui avait instauré cette règle.

Pour l’avocat de la partie civile, tout comme le parquet, il est évident que la prévenue avait donné des informations fausses pour établir la facture. A leur avis, l’agent de Dpw a agi pour des raisons pécuniaires. C'est pourquoi Me Mouhamed Fall a réclamé 200 millions de dommages et intérêts, au motif que son client a subi un énorme préjudice. La représentante du parquet a requis 6 mois de sursis. La défense a plaidé la relaxe, arguant que leur cliente ne peut pas être condamnée sur la base d’une facture pro-forma qui est loin d’être définitive. D’après les explications de Mes Ndiène Ndiaye et Amadou Sow, c’est une règle établie par Dpw qui applique le poids le plus élevé, lorsqu’il y a divergence sur la quantité d’une marchandise. Par conséquent, il appartenait à la partie civile d’aller vers la régularisation.

Le tribunal rend son délibéré le 14 mai prochain.

FATOU SY 

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