La 4G, kesako ?

C’est le 10 octobre dernier que le directeur général de la Sonatel, Alioune Ndiaye, donnait le coup d’envoi du lancement, par son groupe du service de téléphone 4G, aussi appelé LTE (Long Term Evolution). Mais qu’est-ce exactement la 4G ?
Haut les cœurs ! Introduite récemment au pays de la Teranga (et pour la 1ère fois en Afrique de l’Ouest), la 4G promet de révolutionner votre utilisation du mobile. Rien que ça ! Mais qu’est-ce exactement que la 4G ?
Souvenez-vous. La première génération du réseau mobile consistait en un simple parc d’antennes dont les émissions radio couvraient chacune une zone géographique donnée. Quand un téléphone entrait dans une cellule (d’où le nom de «téléphone cellulaire»), à savoir dans l’une des zones en question, il s’y connectait afin de se voir attribuer un «canal» pour passer ses communications… à supposer bien sûr que l’antenne ne soit pas déjà saturée par un nombre important d’utilisateurs.
Vient alors la 4G. Les mobiles passent au haut débit avec un réseau dont l’architecture rappelle fortement celle de l’internet lui-même. Durant les appels, la voix ne circule ainsi plus sur le réseau téléphonique, comme c’est actuellement le cas lorsqu’on passe un coup de fil, mais directement sur internet (le fameux système «voix sur IP»). De plus, ce n’est pas que de la «voix» qui voyage sur le réseau car ce dernier fait un recours massif au multiplexage, qui consiste à faire passer plusieurs types d’information par un même canal.
En apportant des débits en théorie 10 fois plus élevés que sur le réseau 3G+ (soit des transmissions de données à des débits théoriques supérieurs à 100 Mb/s, voire 1 Gb/s) avec une plus grande souplesse en termes de capacité de trafic, la 4G va donc révolutionner l’expérience client sur le haut débit mobile.
En ce qui nous concerne, au Sénégal, la Sonatel prévoit dans un 1er temps d’étendre sa couverture 4G à quatre zones de la région de Dakar : le Technopôle, le quartier de la Médina, l’Avenue de la République et Saly Portudal. Suivront, à l’issue des phases de test, une quarantaine de zones dont 30 à travers Dakar et 10 à Saly. Le territoire national n’étant, en définitive que partiellement couvert par la 4G, il revient donc aux utilisateurs de vérifier sur le site de l’opérateur historique si leur zone dispose du réseau 4G…
S’y ajoute un autre problème : celui de la compatibilité des appareils. Inutile de rêver de 4G si vous ne disposez pas d’un Smartphone de dernière génération. À votre charge, donc, de vous procurer un téléphone capable de supporter cette technologie, ce qui est coûteux même si pas nécessairement compliqué… Toutes les grandes marques de téléphone proposent au moins un ou deux modèles compatibles avec la 4G. Entre iPhone 5s, Nokia Lumia 625 ou 1020, Samsung Galaxy S3 ou S4, HTC One, Sony Xperia V et Z, Blackberry Z10 et Q10, l’embarras du choix ne fait aucun doute.
«Si ce n'est que pour téléphoner, ça n'a aucun intérêt»
On fait cependant remarquer que pour ceux qui n'utilisent leur mobile que pour téléphoner, la 4G, comme la 3G, n'a aucun intérêt. Elle ne prend vraiment sens que pour ceux qui sont du genre à passer du temps à télécharger des fichier volumineux, à envoyer des vidéos sur YouTube ou encore à poster des photos sur Facebook. Dans ces cas-là, la 4G offrira plus de confort et de rapidité en termes de transfert de données.
Enfin, rappelons que l’expérience de la 4G au Sénégal n’est encore qu’à la phase de tests. A en croire l’Autorité de régulation des télécoms sénégalais (ARTP), la phase pilote de l’opération devrait se dérouler jusqu’au 31 décembre 2013. Ceci dans l’optique, comme le souligne le gendarme des télécoms, de «promouvoir l’innovation et permettre à notre pays d’être toujours pionnier en matière de développement de nouveaux services de télécommunications et de TIC».
Ayant octroyé des autorisations temporaires aux trois opérateurs de téléphonie titulaires de licence au Sénégal pour leur permettre de tester les nouveaux services mobiles 4G, le régulateur entend ensuite recevoir de ses derniers un rapport d’évaluation détaillé portant notamment sur la qualité de service. Ce n’est que par la suite que «le gouvernement du Sénégal étudiera les modalités d’attribution des licences 4G aux opérateurs existants et/ou à de nouveaux opérateurs, en privilégiant notamment la couverture nationale du territoire et la qualité de service», précise un communiqué du régulateur.
Il ne reste donc qu'à espérer, pour ceux qui rêvent d’une 4G pérenne, que les résultats de l’expérience soient favorables...