Publié le 13 Mar 2013 - 15:07
TRAFIC DE DROGUE ET DE STUPÉFIANTS EN AFRIQUE DE L’OUEST

Les Nigérians souverains d’un trafic qui rapporte 900 millions de dollars par an

Le rapport annuel de l’organe international de contrôle des stupéfiants 2012, présenté hier, a fait état d’une intensification du trafic de drogue en Afrique de l’Ouest.

 

 

L’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de stupéfiants, notamment de cocaïne, avec une main mise ‘’des Nigérians’’ sur le trafic sous-régional. Cette information avancée par Pierre Lapaque, chef du bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), est contenue dans le rapport annuel de l’organe international de contrôle des stupéfiants 2012. Au cours d’une conférence de presse hier, M. Lapaque a soutenu que le monopole du crime organisé est, ces dernières années, détenu par les groupes africains, principalement des Nigérians qui se servent ‘’de certains membres de leur diaspora pour jouer les têtes de pont’’. D’après le rapport, le trafic de cocaïne rapporte chaque année 900 millions de dollars aux réseaux criminels et le nombre de cocaïnomanes en Afrique de l’Ouest et du Centre est estimé à 1,5 million.

 

 

Outre la cocaïne, le trafic d’héroïne et de méthamphétamine s’est développé en Afrique de l’Ouest, particulièrement l’héroïne afghane qui est acheminée vers l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, en passant par le Pakistan et le Moyen-Orient, tandis que des quantités croissantes de méthamphétamines sont fabriquées en Afrique de l’Ouest, principalement au Ghana et au Nigeria. Cet état de chose n’est imputable qu’aux récents bouleversements politiques et sociaux observés dans certains pays du continent africain. ‘’L’Afrique de l’Ouest est une région qui fait face à des défis chaque année, ce qui affaiblit les États et crée des opportunités à des criminels pour venir travailler dans ces régions’’, a soutenu Pierre Lapaque, citant pour exemple les coups d’État.

 

 

Les importants changements politiques survenus en Guinée-Bissau et au Mali, en début 2012 a perturbé la lutte contre le trafic de drogue en Afrique de l’Ouest et ailleurs, tout en présentant les deux pays comme des cibles de trafiquants de drogue internationaux. La Guinée-Bissau est la plaque tournante du trafic de cocaïne, tandis que le Mali est devenu un pays de transit des envois de cocaïne et de résines de cannabis. De plus, ce trafic n’épargne pas non plus l’Afrique de l’Est qui est de plus en plus utilisée comme une zone de transit, où la hausse de l’abus d’héroïne par injection devient préoccupante, compte tenu du taux de prévalence élevée du VIH sida dans cette sous-région. Concernant l’Afrique du Nord, c’est l’abus de tramadol, opioïde non placé sous contrôle international qui est devenu un problème grave.

 

 

Toutefois, l’Amérique du nord détient la palme, en restant le plus grand marché de drogues illicites dans le monde, ainsi que la région qui signale le plus fort taux de mortalité liée à la drogue. Avec un budget annuel d’environ 12 millions de dollars, Pierre Lapaque a indiqué que son bureau régional, en collaboration avec les États, œuvrent pour qu’il y ait ''moins de drogués dans les rues''. L’ONUDC s’investit aussi dans la lutte contre le trafic d’organes, d’armes, de médicaments…

 

 

 

 

ANTOINE DE PADOU