TRAFIC HAUT DEBIT DE VISA
Le gang des 7 atterrit à Rebeuss
Le juge du deuxième cabinet, en charge d'instruire l'affaire du gang de présumés trafiquants de visas, a délivré un ticket pour Rebeuss aux sept personnes incriminées.
L'étau se resserre autour des sept délinquants à col blanc épinglés dans l’affaire relative au trafic présumé de visas à très grande échelle. Depuis vendredi, ils séjournent à Rebeuss. Le juge du deuxième cabinet d'instruction leur a servi un mandat de dépôt, pour association de malfaiteurs et faux et usage de faux. Il faut souligner que cette affaire ne suit pas la procédure ordinaire des flagrants délits et a été imputée à un cabinet d’instruction.
Car les plus hautes autorités de l'État tiennent à connaître le fin mot de cette affaire grave. En effet, dernièrement, la Direction générale du Trésor public, l’Usaid, Oxfam, Shell, Oil Libya, Cde, la Société générale des banques du Sénégal (Sgbs) se sont joints au nombre des plaignants. Ces grosses boites ont toutes été victimes des agissements du gang des trafiquants de visas.
Le gang a longuement sévi avant d'être mis hors d'état de nuire par la Division des investigations criminelles (DIC), sur une plainte de l'ambassade du Portugal à Dakar qui a soupçonné un trafic.
Les sept délinquants à col blanc avaient jeté leur dévolu sur les représentations diplomatiques, aidés en cela par un véritable arsenal composé de cachets conformes à ceux des services du Tribunal régional de Dakar, du Conseil économique, social et environnemental (CESE), de la Direction générale des Impôts et Domaine (DGID), de l'Institution de prévoyance retraite (IPRES), de la Caisse de sécurité sociale (CSS), du Crédit Mutuel et de plusieurs autres structures bien connues à Dakar.
En effet, en ouvrant une enquête, la DIC s'est très vite rendu compte qu'elle n'avait pas affaire à des amateurs. Investigations et recoupements leur ont permis d'identifier les faussaires et de procéder à des perquisitions fructueuses. Une soixantaine de cachets imités avec une précision chirurgicale et environ 150 passeports ont aussi été saisis aux domiciles des personnes interpellées. Ce nombre renseigne sur le niveau du trafic.
La DIC a ainsi pu mettre la main sur plusieurs personnes dont le cerveau, le bien célèbre Noël Diouf qui avait son état major à la Cité Keur Gorgui sur la Voie de dégagement nord (VDN). La Police judiciaire a également pu percer leur modus operandi.
Noël Diouf et ses complices se débrouillaient toujours pour que les ordres de mission et autres documents concernent de ''hauts cadres'' de l’État. Une manière habile de détourner l'attention. Ils faisaient ainsi en sorte que les dossiers présentés concernent de vrais faux directeurs de structures ou d'institutions avec de ''gros salaires'' qui n'incitent pas à l'immigration.
Gaston COLY
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