L’importance de l’hygiène des mains
Disposer de toilettes est bien, mais faudrait veiller à l’hygiène autour de son utilisation. Nettoyer les lieux et surtout se laver les mains correctement sont tout aussi importants que les installations.
Sur la problématique de l’accès aux toilettes, il n’y a pas que l’infrastructure qui préoccupe. Il y a aussi deux autres aspects fondamentaux, notamment l’hygiène et surtout le lavage des mains. Le Service national d’hygiène (Snh) en a fait d’ailleurs son cheval de bataille. En fait, l’entretien des installations est tout aussi important que l’infrastructure. Car, au-delà de l’inconfort, se pose un problème de santé dans la famille.
En effet, les mouches, si toutefois elles accèdent aux excréments, peuvent les transporter hors des lieux d’aisance. D’où la nécessité d’avoir un couvercle pour les latrines de base. C’est pourquoi, dans le monde rural notamment, le Snh a mis le focus sur l’hygiène autour de l’utilisation des latrines. ‘’Nous insistons beaucoup sur le volet sensibilisation, afin d’installer chez la population le réflexe de l’entretien. Nous les amenons à faire leur propre analyse de leur environnement et situation sanitaire’’, explique Baïdy Diop du Snh.
Outre l’entretien des lieux, il y a surtout le lavage des mains, l’aspect sans doute le plus important. Selon Ibrahima dit ‘’Moussa Diouf’’, agent du Snh, il y a cinq moments pendant lesquels l’individu doit se laver les mains : avant le repas, avant la cuisson, au retour à la maison, lorsque les mains sont sales, mais aussi à la sortie des toilettes. Ce dernier point reste primordial pour lutter contre des pathologies telles que la diarrhée, la dysenterie, le choléra, la parasitose, la gale, le trachome... ‘’Plus de 80 % des maladies sont liées au péril fécal’’, affirme-t-il.
Or, les mains restent un vecteur très puissant. À la sortie des toilettes, elles sont pleines de bactéries. Et c’est avec ces mêmes mains qu’une femme va préparer le repas, qu’une maman allaite son enfant. C’est aussi avec cette même partie du corps qu’on touche à des objets comme les loquets des portes, les télécommandes, bref les outils qui passent d’une main à l’autre, sans oublier les salutations. Les maladies sont donc facilement ‘’manuportées’’. ‘’Cette main qui cajole et caresse est aussi le vecteur de beaucoup de maladies’’, résume M. Diouf.
Ainsi, le Service national d’hygiène essaie d’aider la population à avoir un dispositif de lavage des mains, si rudimentaire soit-il. L’essentiel est de s’assurer que les mains sont propres après la sortie des toilettes. Dans certaines zones comme le Fouta, expliquent nos deux interlocuteurs, l’eau est une denrée rare. Les gens ne comprennent pas qu’on puisse utiliser un seau d’eau uniquement pour aller aux toilettes. Pour contourner la difficulté, on prend une bouteille de 5 à 20 litres avec un robinet ou un trou. Un fil relie le bidon à une pédale fixée au sol. Si la personne appuie sur la pédale, par l’effet de la pression, l’eau jaillit en un filet mince. Ce qui permet d’économiser le liquide précieux. Il est aussi prévu une place pour le savon. Comme quoi, ne pas avoir des toilettes est lourd de conséquences, mais négliger l’hygiène est tout aussi préjudiciable.