Publié le 1 Mar 2012 - 09:20
TRANSPORT PUBLIC DANS LA CAPITALE DU BAOL

Diourbel encore à l’ère des charrettes

 

Tableau qui ne pourrait passer inaperçu. C’est celui qu’offre la ville de Diourbel avec ses charrettes. Ne croyez surtout pas qu’on parle de ces belles calèches communément appelées ''wëtiir'' comme on en voit à Rufisque ou à Saint-Louis. Ce sont des charrettes de fortune avec juste une banquette en bois posée sur deux pneus. Laquelle est accrochée au cheval. Aucune esthétique. Pourtant, Diourbel n’est pas une bourgade. Encore moins un patelin mais une ville. Elle est la capitale du Baol. Ces charrettes ne lui font pas honneur. On pouvait les embellir au moins. Que nenni, nous rétorque un charretier. ''On ne connaît pas les calèches ici. Ces charrettes sont notre tradition'', a rétorqué Ngor Sène. Ce charretier est originaire de Bambey sérères mais vit de son commerce à Diourbel en période sèche. Pour lui, les calèches de Saint-Louis et de Rufisque sont un legs de la tradition coloniale française.

 

 

Des filles bien sapées en charrette

 

Par ailleurs, malgré l’état désuet de ces moyens de transport qui sont très prisés. Élèves, enseignants, femmes de ménages, ''disquettes'' et ''play-boy'' y trouvent leur compte. En effet, il est très courant de voir des filles bien habillées ''hot'' et ''fashion'' perchées sur un de ces moyens de locomotion. Ça ne les dérange pas. Elles semblent y être à l’aise. Tout le monde a l’habitude ici, a priori. Cela ne choque que le regard des étrangers. ''On a une clientèle composite. On transporte les élèves et leurs professeurs, des femmes ou des hommes qui vont au marché ou en centre-ville'', a rapporté Bamba Diouf. Jeune homme âgé d’une trentaine d’années à l' accent sérère ainsi que son teint noir cramé. D’après lui, ''riches comme pauvres voyagent à bord de charrette sans complexe parce que c’est efficace''. L’un de ses clients qui est enseignant au Lycée technique Ahmadou Bamba de Diourbel et qui a requis l’anonymat confirme les dires de Bamba. «Moi, je préfère prendre les charrettes parce que là où j’habite il n’y a que les charrettes qui y passent». Nombreux sont les quartiers de Diourbel que ne desservent pas les taxis. Ce sont les charrettes qui y ont accès à cause de l’état des routes et du trop de sable tel que le cas du quartier Keur Yéli. En outre, les charrettes desservent tous les grands quartiers comme Sessene, Kër gu Mak, Ndayaan, Kër Yéli ou encore Cité. Pour toutes ces destinations, le voyageur ne débourse que 50 F Cfa. C’est peu, pourrait-on penser mais les charretiers y trouvent leur compte. Ils peuvent faire des recettes journalières comprises entre 1000 F et 5000 F Cfa vu que ces charrettes transportent jusqu’à dix personnes en un voyage. «Il y a des jours où cela ne marche pas bien comme les dimanches. Les élèves ne vont pas à l’école ni les professeurs d’ailleurs. Le jeudi est le meilleur jour. On peut faire jusqu'à 5000 F de recettes financières», nous a dit Abdoulaye Dioum, lui aussi charretier. Chose compréhensible vu que le jeudi est celui du marché hebdomadaire.

 

 

Motos Jakarta, peu sûrs, peu prisés

 

Sur un autre registre, les ''Jakarta'' ont fait récemment leur apparition dans la capitale du Baol. Ces motos n’ont pas encore beaucoup de succès. La population diourbelloise est un peu réticente. Même si voyager à bord de ces engins est moins coûteux, il n’en reste pas moins sûrs. ''Les motos Jakarta sont certes efficaces mais peu sûrs. Avec tous ces accidents, moi je préfère prendre une charrette, encore que c’est moins coûteux'', a indiqué Khadim Mbaye, la trentaine bien sonnée, teint noir, dents marron et taille moyenne.

 

BIGUE BOB (Envoyée spéciale à Diourbel)

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