Publié le 6 Jan 2015 - 05:14
TRANSPORT A TIVAOUANE

Au Gamou des charretiers

 

Le Gamou de Tivaouane draine du monde. A la gare routière de Tivaouane, les clandos et les charretiers se disputent les clients. Au  Gamou de tous, la chance aux charretiers.

 

De la poussière à perte de vue. Difficile d’y voir clair pour les pèlerins. Entre les charrettes et les véhicules ‘’clandos’’, il est encore plus difficile de s’orienter. Au quartier Ndiandakhoum, les charretiers ont, comme qui dirait, reçu l’ordre d’occuper la voie publique. Plus loin à la gare routière de Tivaouane, d’autres charretiers ont stationné leurs montures dans l’attente de clients. Ndiogou Sène est l’un d’eux. Le Sérère de Toukar, dans la région de Fatick, a parcouru des kilomètres pour venir miser sur le transport interurbain, à l’occasion de ce Gamou.

Dans l’attente des clients, il se confie : ‘’J’ai travaillé pendant une longue journée et je n’ai récolté que 3000 Fcfa. Je ne connais pas la ville, c’est pourquoi je perds mes clients. J’ai contracté, avant de venir, une dette de foin et de mil pour la nourriture de mon cheval, mais malheureusement, je n’ai toujours pas gagné l’argent pour rembourser à mon retour’’. La trentaine révolue, Ndiogou Sène sort difficilement ses mots avec son fort accent sérère. Du haut de sa charrette, le Fatikois dit, amer : ‘’Je regrette d’être venu.’’

Par contre, son camarade Ibrahima Ndione est loin de ces considérations. Il ne regrette pas du tout d’être venu à Tivaouane. Originaire de Kelle, une localité située à quelques encablures de la commune de Ngaye Mékhé, il rend grâce à Dieu, même s’il doit composer avec la présence policière. ‘’C’est difficile de circuler dans la ville parce qu’il y a partout des forces de l’ordre’’.  Même son de cloche chez Seydou Thioub, un natif de la commune de Pire. ‘’On s’en sort vraiment bien. Le premier jour, j’ai gagné 12 500 F et depuis que l’affluence a augmenté, je me couche avec 17 000, voire 15 000 Fcfa par jour’’.

A Tivaouane, le temps d’un Gamou, ce type de transport interurbain qui permet aux pèlerins de quitter la gare routière pour se rendre au centre-ville ou au niveau des quartiers Corniche, Monument, etc., est une aubaine. ‘’J’opte pour ce type de transport pour me rendre au mausolée moyennant 200 F au lieu de me rabattre sur les véhicules, à cause des embouteillages’’, dit un pèlerin.

NDEYE FATOU NIANG (TIVAOUANE)          

 

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