Un accord à grand écartement
Après Guinguénéo, Thiès et Tamba, les responsables de Transrail ont été hier à Dakar pour faire part du nouvel accord entre le Sénégal, le Mali et le groupe Advens qui vise à remettre la structure sur de bons rails.
Remettre Transrail sur les bons rails. C’est l’objectif de la tournée nationale d’informations entamée depuis plusieurs semaines. Hier, c’était autour de Dakar d’accueillir la tournée qui vise à partager les conclusions de la rencontre du 16 décembre 2014 tenue à Bamako. Ainsi, c’est une thérapie jugée de ‘’choc’’ qu’ont trouvé les Etats du Sénégal, du Mali et l’actionnaire Advens, devant la situation de précarité qui prévaut dans l’entreprise. C’est ainsi qu’il a été décidé la mise en œuvre d’une résolution portant sur la réforme du cadre, avant la fin du premier trimestre 2015.
Responsable des relations extérieures et des institutions à Transrail, Cheikh Ahmed Tidiane Sow a livré les 3 composantes de ce plan de relance. La première consiste à l’installation d’une société de patrimoine qui sera gérée par les Etats sénégalais et malien. Ensuite, une société d’exploitation sera mise sur pied et sa gestion confiée à des privés. Le dernier volet consiste à l’installation d’un organe de régulation pour contrôler les structures. Cheikh Ahmed Tidiane Sow a souligné qu’il est important de partager avec les travailleurs de Transrail, cheville ouvrière de l’entreprise, les conclusions de cette rencontre.
Par contre, il a regretté la gestion des fonds canadiens qui avaient été octroyés au Sénégal et au Mali, en 2003. D’une équivalence de 15 milliards pour chaque Etat, ces fonds n’ont pas été utilisés de façon rationnelle, selon lui. ‘’Il n’y a pas eu les investissements escomptés. La voie ferroviaire s’est dégradée. Sur la vingtaine de machines, il ne reste plus que 5. Aujourd’hui, les trains ne peuvent plus circuler au-delà de 20km/h, alors que jadis, on arrivait à plus de 70 km/h’’, regrette M. Sow.
‘’Un train représente 1 milliard 200 millions de revenus, par jour’’
L’axe ferroviaire Dakar-Bamako réalisait 45% des frets qui approvisionnaient le Mali. Mais la faille au niveau des infrastructures routières a réduit ce pourcentage à des proportions inquiétantes, regrettent les travailleurs de Transrail. Aujourd’hui, M. Sow souligne que le train n’arrive plus à assurer 10% du fret au port de Dakar, alors qu’on aurait pu transporter 90% de ce fret, si la voie n’était pas dégradée.
Souhaitant vivement la matérialisation de l’engagement des Etats du Sénégal et du Mali de redynamiser le transport ferroviaire, Cheikh Ahmed Tidiane Sow dira que c’est un impératif pour tout développement. Il a informé que la voie qui sera installée dispose d’une durée de vie de 50 ans et un train par jour représente 1 milliard 200 millions de revenus engrangés. ‘’Un chiffre qui fait du transfert ferroviaire un concurrent au standing hors du commun’’, souligne M. Sow, féru du train, cumulant une trentaine d’années d’expérience dans le milieu.