Le SAES : ''Nous irons en grève si...''
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), section UCAD, menace de se faire entendre dans les prochains jours. Les camarades de Yankhoba Seydi, chargé de la communication, n'excluent pas d'aller en grève si le gouvernement ne se penche pas sur les problèmes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Une grève du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) plane sur l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), dans les jours à venir. En conférence de presse, hier, au sortir d'une assemblée générale tenue le même jour, cette section du Saes a mis en garde les autorités contre d’éventuelles perturbations dans l’enseignement supérieur. Ceci, à cause d'un non respect des accords signés avec le gouvernement et qui étaient déjà à l’origine d'une grève l’année dernière. Pourtant, rappelle la section syndicale, ce sont les enseignants qui avaient décidé volontiers de surseoir à leur mouvement dans l’entre deux tours de l'élection présidentielle de 2012.
Selon Yankhoba Seydi, chargé de la communication du Saes, ''rien de concret n’a été fait par le président Macky Sall, depuis qu’il est arrivé au pouvoir''. Or, a-t-il dit, la situation à l’université publique de Dakar va de mal en pis. ''Le problème des universités sénégalaises restent entier. Ils n’ont toujours pas connu de solution. Cette année, les universités, en particulier l’Ucad, ont massifié plus que l’année d’avant. Pour preuve, à la faculté des lettres, nous en sommes à 11 000 bacheliers alors que l’année d’avant nous étions à 9000'', a fait savoir M. Seydi.
Aussi risque-t-on d’assister, dans les prochains jours, à un mouvement de grève, a prévenu le secrétaire général du Saes, Lettres-Ebad-Cesti. ''Nous sommes en pause et il faut que le gouvernement sache que le Saes est en pause. Certains commencent à dire que c’est fini, le Saes n’ira plus en grève. Ce n’est pas vrai et nous le répétons. S’il faut qu’on aille en grève, nous irons en grève'', a clarifié Yankhoba Seydi. Avant d’ajouter : ''On va se retrouver, dans quelques semaines, dans une situation ubuesque. Il faut que les autorités comprennent que la politique de l’autruche ne peut plus prospérer. Nous pensions que nous avions affaire à des gens responsables qui vont prendre la situation à bras le corps. Mais un an après, il n’y a rien à l’arrivée.''
Le cas des ''militaires'' en Fac de Médecine
Par ailleurs, les syndicalistes restent formels : ''la présence des militaires dans le temple du savoir, notamment à la faculté de médecine, doit cesser''. D’après la section syndicale, la présence des militaires ''gangrène tout le système de l’enseignement supérieur (...) Au nom de quoi les militaires vont s’imposer à nous alors qu’ils ne sont même pas titulaires des universités ?'', se demande Yankhoba Seydi. Il a ajouté que ''ces militaires, après une agression foncière à la cité Claudel qu’ils occupent aujourd’hui, veulent aujourd’hui des postes de services''. ''Nous n’avons rien contre les militaires, mais ils appartiennent à un corps d’origine qui est l’armée. Nous avons des militaires qui sont à la faculté de médecine et qui, maintenant, demandent à être des chefs de service ici alors qu’ils bénéficient d’avantages et de tout dans leur corps d’origine. Non seulement ils ont un salaire dans l’armée mais ils en ont ici également. Aucun fonctionnaire de l’État du Sénégal n’a cet avantage. Et maintenant, ils veulent tout faire pour que nos collègues titulaires soient hors course'', a fustigé M. Seydi.
CRISE À L’UNSAS : Pas de soutien à Mademba Sock
Mademba Sock, le Secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonome du Sénégal (Unsas) n'a pas le soutien du Saes dans le combat qu’il mène contre certains syndicats de sa centrale qui exigent l’organisation immédiate d’un congrès. Le Saes se désolidarise ainsi du secrétaire général du Sutelec et rejoint le camp des frondeurs. Les camarades de Yankhoba Seydi l'ont fait savoir, hier, lors de leur conférence de presse.
''Pour nous, il est hors de question que nous soyons un des syndicats les plus démocratiques du pays et que nous soyons dans une centrale qui ignore tout de la démocratie. Notre centrale est restée près de 12 ans sans convoquer un congrès, c’est inacceptable ! Et le congrès, il faut impérativement le tenir'', a martelé Yankhoba Seydi. Lequel s’attaque à M. Sock en ces termes : ''Il est inacceptable que quelqu’un qui est à la retraite continue à être à la tête d’une centrale et refuse de façon systématique d’aller en congrès. Le Saes n’entend pas cautionner cette forfaiture. Le congrès de l’Unsas doit être convoqué et pour bientôt''. |
ALIOU NGAMBY NDIAYE
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