Publié le 31 Dec 2024 - 11:35
UNE FEMME MARIÉE TRADUIT EN JUSTICE SON AMANT

Il menaçait de dévoiler ses autres relations adultérines

 

Une affaire de mœurs rocambolesque a été appelée, hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. F. Ndiaye, 27 ans, s’est brûlé les ailes en entretenant une relation amoureuse avec R. Diaw, une femme mariée. Celle-ci, âgée de 44 ans, a traduit en justice son amant pour les faits de vol, d’escroquerie, de collecte illicite et de stockage de données personnelles et charlatanisme portant sur sept millions de francs CFA.

 

C’est dans la cité religieuse de Tivaouane que la dame R. Diaw a fait la connaissance de F. Ndiaye. Après avoir sympathisé, ils ont échangé leurs contacts. Selon les faits, c’est le jeune qui a abordé la dame en lui proposant d’apprendre le Coran à son fils. Enchantée de la proposition, R. Diaw lui donne son contact et vis-versa.

Suite à une série d'échanges téléphoniques, les liens se sont raffermis entre les deux. Elle lui confie ainsi la gestion de sa supérette, que son époux lui a ouverte. Mais pas que. Il ressort de la procédure que R. Diaw a entretenu des relations sexuelles avec le mis en cause à trois reprises. Et selon elle, son partenaire l'avait envouté à travers des amulettes, des bains mystiques et autres incantations qu'il lui remettait naturellement. ‘’F. Ndiaye a commencé à me demander des sommes d'argent que je lui envoyais aussi sans hésiter. Je ne pouvais rien lui refuser’’, a-t-elle laissé entendre.

Les choses ont mal tourné, lorsqu’elle a voulu en finir avec la relation. Le jeune homme intimait à la dame  l'ordre de rester avec lui au risque de raconter ses relations adultérines non seulement avec lui, mais avec l’un de ses ex-copains qui vit à l'étranger et dont il détient des preuves. En sus de diffuser son image obscène via le réseau social WhatsApp. R. Diaw a aussi confié aux agents enquêteurs que F. Ndiaye s'est présenté dans la nuit du 30 octobre 2024 dans sa boutique. Il a dévalisé les locaux, avant d’emporter la somme de 7 000 000 F CFA. La femme a mis à la disposition des enquêteurs un procès-verbal d'huissier, appuyé par des photos et annexé à la procédure. Outre les denrées alimentaires, dit-elle, F. Ndiaye a également dérobé deux congélateurs, deux réfrigérateurs, un climatiseur, une machine à café, des caméras de surveillance et autres articles.

Entendue hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, F. Ndiaye a livré une version contraire à celle soutenue par la partie civile. Il botte en touche les chefs de charlatanisme. ‘’C'est elle qui m'a dragué. Au début, j'ai refusé ses avances. Mais j'ai fini par accepter et devenir son amant, malgré son statut de femme mariée. On a entretenu plusieurs fois des relations sexuelles. Les deux premières fois se sont déroulées chez elle, en l'absence de son époux parti à La Mecque. R. Diaw m'a pris une chambre en location à deux reprises aux Maristes puis à Keur Mbaye Fall. C'est elle qui payait les chambres pour continuer à entretenir avec moi des rapports sexuels’’, raconte-t-il.

Concernant la boutique, F. Ndiaye a déclaré que c’est la plaignante elle-même qui la lui a offerte gracieusement.

Exploitant son téléphone, les agents sont tombés sur trois images obscènes constituées d'appels vidéo enregistrés, entre le mis en cause et la plaignante. Elle a également permis aux policiers de constater que F. Ndiaye,  interrogé sur la découverte des vidéos sur son téléphone portable,  reconnait les avoir prises lors d’un appel vidéo via WhatsApp avec les concernées à leur insu.  Sur les raisons d'avoir conservé les vidéos compromettantes de la plaignante, F. Ndiaye a allégué qu’il voulait garder les preuves de sa relation amoureuse avec R. Diaw au cas où cette dernière contesterait leur idylle. Poursuivant les investigations, les limiers ont saisi une machine à café, un réfrigérateur grand modèle, un frigo-bar, un ordinateur et des denrées alimentaires périmées.

Le représentant du ministère public a requis une peine ferme d’un an contre F. Ndiaye et la relaxe pour Diémé et Th. A. Diallo poursuivis pour recel. La partie civile n'ayant pas comparu, les conseils de la défense ont sollicité la relaxe du prévenu.

Finalement, le tribunal après en avoir délibéré, a déclaré F. Ndiaye coupable des chefs d'accusation et le condamne à un an, dont six mois ferme. Tandis que ses coprévenus ont bénéficié d'une relaxe pure et simple.

MAGUETTE NDAO

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