Publié le 13 Jun 2025 - 11:57

Frapp exige la révision de l’article 254 du code pénal

 

Le Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (Frapp) a dénoncé hier l’usage récurrent de l’article 254 du Code pénal sénégalais, un texte hérité de l’époque coloniale qui criminalise l’’’offense au chef de l’État’’. Le mouvement estime que cette disposition, souvent activée par le parquet, sert à réprimer la liberté d’expression et à museler les voix dissidentes.

Alors que le dialogue national sur la justice a mis en lumière l’article 80 relatif à la sûreté de l’État, le Frapp attire l’attention sur l’usage quotidien de l’article 254.  ‘’Il est activé par le procureur à chaque moment de tension pour poursuivre journalistes, acteurs politiques, activistes ou chroniqueurs’’, dénonce le mouvement, qui y voit un instrument de répression politique systématique. Pour le Frapp, le maintien de cet article dans le dispositif législatif traduit une volonté de criminaliser la critique légitime et d’intimider les citoyens engagés dans le débat public.

Le mouvement appelle à une révision immédiate de cette disposition, estimant que ‘’ce changement est nécessaire pour garantir un débat public libre, pluraliste et apaisé’’. Selon l’organisation, la réforme de l’article 254 permettrait également de désamorcer des tensions inutiles et de recentrer l’action judiciaire sur les véritables priorités nationales, à savoir la souveraineté, la justice sociale et la prospérité.

Dans son communiqué, le Frapp interpelle directement le parquet, estimant que le procureur de la République ne doit plus être “le bras armé aveugle du pouvoir Exécutif”. Il lui revient, selon le mouvement, de protéger les droits fondamentaux, de respecter le pluralisme et de défendre l’intérêt général, plutôt que de ‘’servir à intimider le peuple’’. Frapp demande au comité ad hoc chargé de la mise en œuvre des recommandations issues des assises de la justice d’inscrire la révision de l’article 254 parmi les priorités législatives. Pour le mouvement, il s’agit d’une mesure simple, juste et urgente pour inaugurer une ère de maturité démocratique, en rupture avec les réflexes répressifs hérités du passé.

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