UPS-LMD

L’Union des paramédicaux au Sénégal pour l’application du système LMD (UPS-LMD) a confié qu’au Sénégal, 13 ans après l’adoption du système LMD et 10 ans après l’introduction des curricula harmonisés de la formation des infirmiers et sages-femmes, aucune des dispositions législatives et réglementaires prévues par ces réformes n’est appliquée, ni par les départements ministériels concernés ni par la quasi-totalité des établissements d’enseignement privés comme publics.
Actuellement, selon elle, au Sénégal, la quasi-totalité des établissements privés de formation professionnelle en santé ne dispose que d’un récépissé de dépôt délivré par le ministre de la Formation professionnelle, à la place de l’autorisation matérialisée par arrêté. Or, avec l’avènement du système LMD à travers l’application des curricula harmonisés de l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS), les autorisations du ministère de la Formation professionnelle ne permettent plus aux établissements de dispenser des formations d’infirmières et de sages-femmes, qui sont désormais du grade de la licence partout dans le monde.
Cela est aussi valable pour les Centres régionaux de formation en santé (CRFS) dont la mission en matière de formation initiale est limitée au niveau ante-baccalauréat avec, notamment, les assistants-infirmiers dont le niveau de recrutement est le BFEM, conformément aux dispositions du décret n°2002-1182 du 23 décembre 2002 portant création et organisation des CRFS. D’autant plus qu’en 2009, d’après elle, le niveau de recrutement pour la formation des infirmiers et sages-femmes est passé du BFEM au baccalauréat, en application du décret n°2009-752 du 3 août 2009 modifiant le décret n°96-634 du 18 juillet 1996 portant création et organisation de l’ENDSS.
En plus, dans le cadre de la coopération interrégionale, le Sénégal a ratifié la convention révisée sur la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur dans les États d’Afrique, adoptée à Addis-Abeba, en Éthiopie. Par conséquent, à leurs yeux, les examens de certification en vue de l’obtention des diplômes d’État infirmier et de sage-femme organisés jusqu’ici par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) pour les établissements de formation publics et privés non reconnus par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) sont devenus illégaux en référence aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
Pour preuve, depuis 2017, aucun des ministres de la Santé n’a, jusqu’ici, osé signer les diplômes d’État suite à la délibération des certifications. Par ailleurs, en référence aux lois n°91-22 portant orientation de l’éducation nationale, n°2011-05 relative à l’organisation du système LMD dans les établissements d’enseignement supérieur et n°2015-01 portant loi d’orientation de la formation professionnelle et technique, le Msas outrepasse ses prérogatives et continue d’organiser illégalement l’examen de certification pour les établissements de formation publics et privés non reconnus par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
...En outre, les diplômés de la licence en sciences infirmières et obstétricales (LSIO) peinent à intégrer la fonction publique, en violation des dispositions de l’article premier du décret n°2021-1790 modifiant le décret n°2015-582 relatif à la reconnaissance, au classement et à l’équivalence des diplômes de l’enseignement supérieur et de l’article 21 du décret n°2018-850 portant statuts des établissements privés d’enseignement supérieur (Epes). Il en est de même pour l’insertion professionnelle de ces diplômés au niveau des programmes et structures relevant de la tutelle du Msas.
‘’Cette situation de confusion qui sévit dans la formation, la délivrance des diplômes et le recrutement des infirmiers et sages-femmes bouleverse sérieusement l’avenir professionnel de plusieurs milliers de jeunes Sénégalais et Sénégalaises engagés dans ces professions qui, depuis 2014, subissent toutes sortes de blocages administratifs, de discriminations et calomnies non fondées au regard de ladite réglementation. Voilà pourquoi une grande partie de ce personnel actif au niveau de certaines structures de santé privées comme publiques ne dispose pas de diplômes reconnus et fait l’objet d’une exploitation sans précédent et sans aucun contrat, en violation de la législation du travail.
Ce qui constitue doublement un danger pour eux-mêmes et pour la population. Devant ces multiples voies de fait que rien ne saurait justifier, l’espoir est à nouveau permis, eu égard aux orientations du nouveau gouvernement à travers une réforme systémique basée sur le principe “Jub, Jubal et Jubanti”, édicté par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye’’ renseigne le document. Ainsi, l’Union des paramédicaux du Sénégal pour l’application du système LMD (UPS-LMD) a été créée afin de fédérer l’ensemble des paramédicaux en sciences infirmières et obstétricales (Sio) dans l’ultime but de mettre fin à cette injustice et de promouvoir nos professions qui, jusqu’à ce jour, ne cessent d’être dégradées de tout bord et surtout par ceux qui sont censés les protéger.