Un «policier» de la Brigade des mœurs prend 4 mois ferme
Machiniste de son état, Moussa Mar se faisait plutôt passer pour un policier en service à la Brigade des mœurs. Muni de sa carte bancaire, il ciblait les prostituées. Une de ses victimes s'appelle Dieyna Keïta. Le ‘’policier’’ a invité cette dernière à une partie de plaisir moyennant la somme de 5 000 francs Cfa. Après avoir assouvi sa libido, il n'a pas daigné lui remettre un seul kopeck.
Et lorsque la prostituée s’en est ouverte à ses «collègues», celles-ci ont décidé d’y voir plus clair d’autant qu’il leur arrive très souvent de tomber sur des énergumènes qui se font passer pour des policiers dans le but de ne pas passer à la caisse !
Alors, lorsque Moussa Mar s’est présenté au bar où elles s'étaient retrouvées dans le quartier de Diamaguène, Dieynaba et Cie ont exigé de voir sa carte professionnelle. En fait, Mar s'était déplacé sous prétexte de rechercher une femme dont il détenait la photo. Réticent au début, mais sous la pression des «amazones», il a exhibé une simple carte bancaire. Vigilantes, elles ont alors alerté le videur du bar.
Conduit à la police, le machiniste, accusé d’usurpation de fonction, s’est aussi vu coller les délits d’extorsion de fonds et de viol. Car, dans sa déposition, Dieynaba Keïta a déclaré aux policiers que Moussa Mar l’avait contrainte à des relations sexuelles sous la menace d’un bâton. A la fin, ‘’il a pris les 50 000 francs gardés sous mon oreiller’’. Surprise ! À la barre, la péripatéticienne a déchargé le prévenu par rapport au viol.
C’est pourquoi dans son réquisitoire, le représentant du parquet a demandé que Moussa Mar soit relaxé de ce délit, et que l’extorsion de fonds soit requalifié en vol avec violence, avant de requérir 2 ans dont 1 an ferme.
Me Mouhamadou Moustapha Dieng a lui plaidé la relaxe d’autant que son client a clamé son innocence. Soutenant n’avoir jamais connu la victime, Moussa Mar a déclaré que la photo qu’il avait est celle de sa femme. ‘’Je la leur ai montrée en leur disant que c’est une femme brave», s’est défendu le faux policier. Il a été condamné à quatre mois ferme pour usurpation de fonction.
FATOU SY