Malgré la grande réussite du programme de vaccination, le taux d'abandon pour la RR2 est une préoccupation pour les acteurs de la santé de Mbacké qui redoutent un déficit de protection contre la rougeole. 

Bien que le pourcentage de vaccination de tous les antigènes atteigne 94 %, le département de Mbacké a quelques difficultés.   Le taux d'abandon entre le RR1 et le RR2 (vaccin contre la rougeole) est de 24 %. Selon le médecin-chef du district de Mbacké, Docteur Adama Aïdara Mbacké, cette situation les inquiète énormément.  Car, dit-elle, si l'enfant est vacciné en RR1, il est protégé. Mais il a beaucoup plus de protection, quand il fait le RR2. "Il y a des facteurs qui sont influents sur cet indicateur.  C'est la zone attrayante de Touba qui fait que des gens viennent y accoucher. Il y a également des transhumants qui viennent. Même si nous n’avons pas eu de cas de rougeole, il faut un suivi", souligne-t-elle.

Néanmoins, elle soutient que cela se comprend, parce que, depuis très longtemps, le Programme élargi de vaccination se limitait au RR1. Donc, les gens n'ont pas l'habitude de prendre cette 2e dose. "Nous sommes en train de développer des stratégies de communication pour voir dans quelle mesure corriger cela", ajoute-t-elle.

S'agissant de l'introduction du vaccin contre le cancer du col de l'utérus, le médecin souligne que cela n'a pas été très facile. D'autant plus que, dit-elle, il y a eu des rumeurs qui ont précédé leur mise en œuvre sur le terrain. "Mais nous nous sommes concertés avec le point focal Pev, on a trouvé des stratégies qui étaient d'impliquer les personnes ressources. Dans un premier temps, on a impliqué l'autorité administrative qui nous a permis de tenir une réunion technique, en invitant tous les leaders d'opinion de la zone. Après cela, nous avons pu toucher une bonne partie de la cible. Nous avons aussi organisé une autre réunion avec les directeurs d'école, parce que Mbacké polarise presque toutes les écoles. Quand on a fait cet exercice, les directeurs nous ont dit que, sans ces échanges, ils n'allaient pas adhérer", explique-t-elle.

Tout ce travail a eu comme impact la vaccination de 75 % de la cible. "Nous avons vacciné 2 250 filles de 9 ans pour une cible de 2 993, ce qui n'est pas négligeable pour le premier trimestre 2019. Nous comptons continuer notre bonhomme de chemin, en sensibilisant les mamans, les leaders d'opinion afin de nous aider à avoir un bon taux de couverture du papillomavirus humain’’.

 Le département compte 23 points de prestation, un centre de santé et 222 postes de santé avec une équipe sur place. Sur le plan des ressources humaines, elle informe que les infirmiers et les chefs de poste ont été formés sur le Pev.  Pour tous les antigènes, Mbacké a dépassé les 100 %.

VIVIANE DIATTA