Publié le 4 Jan 2013 - 04:05
VENEZUELA

 Hugo Chavez lutte contre le cancer, son investiture en question

L'évolution incertaine de l'état de santé du président Hugo Chavez, hospitalisé à Cuba pour un cancer, continue d'inquiéter au Venezuela, contraignant parti au pouvoir et opposition à se préparer à toute éventualité une semaine avant son investiture prévue le 10 janvier.

 

Le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello est arrivé mercredi soir à La Havane, a rapporté jeudi le quotidien de gauche Ultimas Noticias, relançant de nouveau les conjectures sur l'état de santé du président, opéré une quatrième fois d'un cancer le 11 décembre. De son côté, le dauphin désigné de Hugo Chavez et vice-président Nicolas Maduro, parti au chevet du président le 28 décembre, devait rentrer mercredi soir à Caracas, mais aucune information n'est venue confirmer ce retour jeudi. Mercredi soir, le gendre de Hugo Chavez et ministre des Sciences et des Technologies, Jorge Arreaza, a annoncé sur son compte Twitter que les médecins lui avaient indiqué que le président se trouvait dans un état "stable" mais toujours "délicat", sans fournir plus de précisions. M. Arreaza se trouve auprès de Hugo Chavez en compagnie de nombreux proches, dont son frère Adan Chavez, gouverneur de l'Etat de Barinas (ouest), ainsi que ses trois filles et son fils.

 

Devant le flou entretenu autour de la maladie du président vénézuélien, le chef de la principale coalition de l'opposition Ramon Guillermo Aveledo a exigé mercredi "la vérité" sur son état de santé. Jeudi, une autre figure de l'opposition, le maire de Caracas Antonio Ledezma, a proposé que soit désignée une commission politique et médicale comprenant l'opposition qui serait dépêchée à Cuba pour "établir directement la réalité sur la santé du président". La nature et la localisation exacte de ce cancer dans la zone pelvienne, diagnostiqué en juin 2011, sont tenues secrètes par les autorités. En outre, depuis le départ du président vers La Havane il y a plus de trois semaines, aucun communiqué médical n'a été publié, le gouvernement se contentant d'informer au compte-gouttes dans de brefs communiqués ou via les réseaux sociaux.

 

Les rumeurs sur son éventuel décès se sont multipliées après que Nicolas Maduro a annoncé dimanche depuis Cuba une aggravation de l'état du président, âgé de 58 ans et au pouvoir depuis 1999. Il avait notamment évoqué "de nouvelles complications apparues à la suite de son infection respiratoire" qui "doivent être soignées avec un traitement non dénué de risques". La gravité de l'état de santé de Hugo Chavez pose la question de sa présence le 10 janvier devant l'Assemblée nationale, où il doit prêter serment pour un nouveau mandat après sa confortable réélection du 7 octobre. Les deux principaux caciques du régime, Nicolas Maduro et Diosdado Cabello, on laissé entendre que cette investiture pourrait être reportée, mais l'opposition a insisté mercredi sur le respect de la constitution.

 

"Dans le cas où le président élu ne peut pas se présenter à sa prestation de serment pour des raisons liées à sa maladie, les dispositions prévues par la Constitution doivent être appliquées", a insisté mercredi M. Aveledo. Le candidat battu par Chavez en octobre Henrique Capriles, qui n'écartait pas ces derniers jours un report, s'est rangé à l'avis de la coalition en assurant mercredi sur Twitter que "les réponses à l'incertitude générée par le gouvernement se trouvent dans la constitution". Diosdado Cabello avait ensuite répondu que le gouvernement savait "très clairement" ce qu'il allait faire, appelant l'opposition à "s'occuper de ce qu'elle doit faire elle-même".

 

Selon la loi fondamentale, en cas d'incapacité avérée d'un président élu, il revient au président de l'Assemblée, d'assumer l'intérim et de convoquer des élections anticipées dans les 30 jours. A Washington, la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland s'est fait l'écho d'inquiétudes de plus en plus vives à propos d'un manque de transparence concernant la santé de Chavez et demandé que "toute transition politique au Venezuela soit le fruit de décisions prises par les Vénézuéliens". Elle a par ailleurs écarté tout complot ourdi par l'Occident, comme l'affirment certains proches du régime, et assuré qu'il n'y a pas de "solution fabriquée aux Etats-Unis" pour ce pays. Avant son départ pour La Havane, Hugo Chavez avait désigné son vice-président Nicolas Maduro pour assurer l'intérim pendant son absence. Il lui a transmis une partie de ses pouvoirs et l'a adoubé pour se présenter devant les urnes comme candidat du parti au pouvoir en cas de nouvelle élection présidentielle.

 

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