Publié le 26 Mar 2015 - 01:33
VERDICT DU PROCES KARIM WADE

Saint-Louis sous haute surveillance des forces de l’ordre

 

Une présence massive et dissuasive des forces de sécurité composées des éléments de la gendarmerie et du GMI. Tel est le spectacle au niveau des artères de la ville de Saint-Louis, depuis l’annonce du verdict du procès Karim Wade.

 

Saint-Louis est une ville stratégique, et vu son passé politique, les autorités ont décidé de prendre toutes les dispositions pour veiller au grain. Car les militants du Pds et sympathisants de Karim Wade ont tenu un point de presse pour menacer de «descendre dans les rues de la ville et contester de façon pacifique le verdict du procès » qu’ils jugent ‘’arbitraire’’. Devant la presse, Djibril Sakho, membre du comité directeur, n’y est pas allé du dos de la cuillère, pour critiquer la décision des juges de la CREI.

« Nous ne reconnaissons pas cette juridiction », a-t-il martelé. Selon ce proche de Karim Wade, ce verdict cherche à écarter un candidat de la course à la Présidentielle de 2017. « L’Apr a peur de Karim Wade et ne sachant quoi faire, la justice a été instrumentalisée pour affaiblir le Pds et son candidat qui est parti pour être le choix des Sénégalais, car le pouvoir de Macky Sall est l’incarnation de l’anti-démocratie, du népotisme, de la vengeance et de l’échec des politiques socio-économiques», a fulminé Djibril Sakho. « Karim Wade est notre candidat et le parti ne saurait avoir un autre que lui », a-t-il ajouté.

Pour lui, l’heure est au rassemblement des forces vives du Pds, dans la cité tricentenaire, pour de façon démocratique barrer la route « aux fossoyeurs de l’Etat ». Mais cette position radicale des sympathisants de Karim Wade a mis la police et la gendarmerie sur le qui-vive. Toute la ville est quadrillée, depuis deux jours, malgré le calme total qui y règne. Des groupes de gendarmes de la Légion Nord, avec tout un arsenal, sont positionnés à Sanar, à quelques jets de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et à Bango, principale porte de la commune en venant de Richard-Toll. Deux cargaisons remplis de pandores prêts à l’assaut. Dans la ville, à la descente du pont, comme sur l’avenue Général De Gaulle, les éléments du GMI sont en position. Des policiers en civil se sont déployés dans la ville, selon des informations dignes de foi, pour connaître les moindres faits et gestes des libéraux et surtout de ceux qui pénètrent dans la permanence du Pds sis au marché de Sor.

Ainsi, à Saint-Louis, l’alerte est bien sonnée et cette situation laisse perplexes certains citoyens de Saint-Louis. « Nous vaquons à nos préoccupations, car la vie est difficile. Nous prions pour la paix et nous pensons que la présence de ces forces de l’ordre peut atténuer les ardeurs », soutient cette sexagénaire rencontrée devant l’immeuble de la Poste. D’autres critiquent avec la dernière énergie cette condamnation, avant de dire que tout ce vacarme n’est que politique.

Dans les autres localités, comme Ross Béthio, Richard-Toll, Podor, entre autres, un calme plat est noté, mais l’opposition et le pouvoir se jettent des flèches. Dans la ville sucrière,  c’est la tristesse et la désolation  totale dans le camp des libéraux, qui attendent aussi le procès d’Abdoul Aziz Diop,  mis sous mandat de dépôt, dans l’affaire des produits phytosanitaires du plan Jaxaay. « Nous compatissons avec nos frères, suite à la condamnation de Karim Wade, mais nous sommes sur le qui-vive, en attendant le procès de notre leader et le jour où il sera condamné, nous allons agir avec nos méthodes », prévient un proche d’Abdou Aziz Diop, sous le couvert de l’anonymat. Toutefois, ces propos n’ébranlent point le rassemblement des jeunes républicains. Mounoungou Mbodj alias Oboma demande un grand rassemblement pour faire face aux libéraux de Dagana. Le patron des jeunes de l’Apr de demander à Me Wade de savoir raison garder.

Fara Sylla

 

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