La Tfm menacée d’une plainte
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La ligue sénégalaise contre le tabac a tenu mercredi une conférence de presse pour dénoncer les violations faites de la loi. Elle a aussi montré qu'il y a un surdosage des cigarettes vendues en Afrique.
Ce sont des acteurs très déterminés qui ont fait face mercredi à la presse. La ligue sénégalaise contre le tabac (Listab) a tenu une conférence pour dénoncer les violations répétées, dans les médias, de la loi sur le tabac concernant la publicité. Elle menace de porter plainte contre la télévision futur média et Evenprod, dès la semaine prochaine, dans le cadre de publicité indirecte du tabac, à travers la série Mœurs, la Brigade des femmes. Selon le secrétaire exécutif de la Listab, Djibril Welé, cette publicité est interdite par la loi 2014 à son article 9.
"Nous avons, en tant que société civile, à plusieurs reprises, alerté le CNRA. Nous avons reçu Marodi Tv, en présence de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs). Nous avons alerté la TFm, avec une mise en demeure, en leur demandant de cesser immédiatement, mais le canal diffuseur persiste", explique M Welé. Maintenant, souligne -t-il, la loi en son article 33 leur permet d’ester en justice. " Nous avons saisi nos conseils juridique, en l’occurrence Me Pathé Ba, juriste qui a participé à la rédaction de la loi antitabac et Me Ndiogou Ndiaye. Ils sont en train de rédiger la plainte qui sera déposée la semaine prochaine" soutient-il.
Auparavant la listab a présenté les résultats des tests concernant le surdosage des cigarettes importées de Suisse et qui sont vendues en Afrique. En effet, après les révélations faites par le journal Libération dans son édition du 23 janvier 2019, faisant état d’un surdosage des cigarettes commercialisées au Sénégal par Philippe Morris avec sa marque Malboro, selon M Welé, les résultats montrent que ces produits dépassent largement la composition retenue comme norme européenne. "L’industrie du tabac a l’habitude de se conformer à ces normes-là. L’Afrique n’en disposant pas. La loi 2014 à son article 4 exige que les fabricants de tabac, chaque année, présente la composition de ces produits. C’est sur cette base que des analyses sont faites pour se conformer aux normes"
A l'en croire, ce surdosage est une manière pour l’industrie du tabac de rendre plus dépendant les fumeurs et maintenir ainsi une clientèle qui devient esclave de la cigarette. En dépit de cela, dit-il, il y a aussi les maladies qui peuvent découler de la consommation du tabac chez les fumeurs, mais aussi chez les tabagistes passifs. " L’Etat ne contrôle rien et les industriels mettent ce qu’ils veulent et nous rendent grandement malades", déplore M. Welé.
Par ailleurs, il a lancé un appel à l’Etat par rapport à la signature des décrets. Selon Djibril Welé, il y a un décret qui dort depuis deux mois sur la table du Chef de l’Etat et n’attend qu’une signature. "On nous donnait le prétexte des élections qui sont aujourd’hui derrière nous. Nous ne comprenons pas qu’un texte qui a déjà été validé en commission technique qui est sur la table du secrétaire général du gouvernement soit encore bloqué. Nous demandons au gouvernement d’accélérer ce décret qui va régler le problème de la commercialisation du tabac, parce que, ça va interdire la vente dans les boutiques".
VIVIANE DIATTA