Une domestique subtilise des objets de valeur et des numéraires
Reconnue coupable du délit de vol à l’occasion du service, la femme de ménage Marie-Françoise Dasylva a écopé d’une peine de deux ans dont deux mois ferme. Sa patronne, Fatou Ibrahima Ndiaye, lui reproche d’avoir subtilisé des objets et des numéraires d’une valeur de deux millions 500 mille francs CFA.
Encore des faits de vol à l’occasion du service qui s’invitent à la barre du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar. Cette fois-ci, les protagonistes répondaient aux noms de Marie-Françoise Dasylva et de Fatou Ibrahima Ndiaye. Cette dernière a traduit en justice sa bonne. Elle reproche à Marie-Françoise d’avoir subtilisé ses objets et des numéraires, le tout estimé à 2 500 000 F CFA. La prévenue, contrairement aux bonnes qui, durant les premiers mois de travail, s’arrogent des qualités pour faire bonne impression, a commis son forfait à son quatrième mois de travail chez la plaignante. Cette dernière, qui constatait la disparition de divers objets et de sommes d’argent, a installé une caméra de surveillance dans la maison. Quelques jours plus tard, ses 700 000 F CFA ont été pris dans son salon. C’est en visionnant la vidéosurveillance qu’elle a aperçu sa bonne s’emparer de la somme d’argent. Ce, avant de fondre dans la nature quand elle a su que son employeur a porté plainte contre elle.
C’est après que Fatou Ibrahima Ndiaye l’a piégée en lui faisant croire qu’elle allait retirer sa plainte, que Marie-Françoise Dasylva a pointé son nez. Elle lui a ainsi remis la somme de 600 000 F CFA. Non sans lui faire croire qu’elle lui faisait une blague et n’avait aucune intention de voler l’argent.
C’est la même version qui a été servie par la prévenue, à la barre du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar. Revenant sur les faits qu’on lui impute, la femme de ménage, âgée de 23 ans, a reconnu avoir pris l’argent de sa patronne qu’elle a emporté chez elle. Mais, se justifie-t-elle, c’était dans l’unique but de lui faire une blague, parce qu’elle était très complice avec la partie civile. ‘’Je n'étais pas animée d'une mauvaise intention. C'était juste pour lui faire une farce, parce qu’on était des complices. Je lui ai remboursé ses 700 000 F. J'ai été recrutée il y a quatre mois. Je travaillais les lundis, mercredis et vendredis. J'ai pris l'argent le lundi. Le mercredi, je me suis absentée parce que j'avais un rendez-vous médical’’, narre-t-elle.
Selon la prévenue, c’est elle-même qui a demandé à sa patronne d’installer une caméra de surveillance, vu les vols récurrents qu’elle subissait.
Pas tout à fait convaincu par les dénégations de la prévenue, le délégué du procureur a requis contre cette dernière une peine de deux ans dont deux mois ferme. Selon le parquetier, Marie-Françoise n’a rendu à la plaignante que 600 000 F. Pis, si elle l’a rejointe pour rembourser cette somme, c’est parce que celle-ci lui a tendu un piège.
Conseil de la défense, Me Alboury Ndiaye a demandé au juge d’accorder le sursis à sa cliente, car elle est mère de famille. Pour la robe noire, rien ne justifie les 2 500 000 F CFA déclarés par la partie civile. Mieux, plaide-t-il, sa cliente a restitué les 700 000 F qu’elle reconnaît avoir soustraits.
Le tribunal, après avoir délibéré, a finalement suivi le réquisitoire du ministère public en condamnant Marie-Françoise Dasylva à une peine de deux ans dont deux mois ferme.
MAGUETTE NDAO