Publié le 28 Jul 2023 - 10:20
ZIGUINCHOR - PARTICIPATION POLITIQUE ET PARITÉ

Les femmes et les jeunes réclament leur place centrale

 

Finis les applaudissements et autres danses lors des rencontres politiques. ‘’Yes, we can !’’. C’est, en substance, cette conviction forte que les femmes et les jeunes de la région de Ziguinchor ont lancée, hier, dans la capitale méridionale du pays, non sans pointer du doigt les barrières qui entravent l’application rigoureuse de la loi sur la parité et une bonne participation à la vie politique de cette frange importante.

 

Les femmes et les jeunes de la région de Ziguinchor veulent en finir avec les temps où les hommes presque seuls animaient le jeu politique. Ils veulent en finir avec les temps où les femmes et jeunes étaient réduits aux rôles d’animateurs et de danseurs lors des rencontres politiques. Aujourd’hui, cette frange la plus importante de la société sénégalaise réclame plus de place dans le landerneau politique. Elle fonde ses revendications sur le respect du principe d’égalité entre les hommes et les femmes consacré par la Constitution, mais également sur divers instruments internationaux et régionaux, dont la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 et la Plateforme d’actions de Beijing de 1995, entre autres.

Les femmes et les jeunes de la région de Ziguinchor fondent aussi leur conviction sur la loi instituant la parité absolue homme-femme dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives. Cette loi a marqué un tournant majeur dans la participation politique des femmes et des jeunes.

Mais en dépit de tous ces instruments, les femmes estiment que même si aujourd’hui elles sont dans les instances, elles continuent de subir des stéréotypes sexistes discriminatoires et des actes d’harcèlements sexuels et moraux.

‘’Les femmes font face à plusieurs barrières. Il y a, d’abord, l’ignorance des lois, pour certains, mais également des barrières socioculturelles, institutionnelles et personnelles. L’imaginaire politique dans le pays estimait que la politique est une affaire d’hommes. Cet imaginaire est donc masculin. Cela constitue une barrière pour les femmes qui désirent s’engager dans le champ politique. Au-delà de tout cela, il y a le non-respect de la loi en ce qui concerne notamment l’autorité de la chose jugée.

Il y a plusieurs contentieux relatifs à la loi sur la parité. Depuis l’adoption de cette loi, le pays a connu cinq élections lors desquelles il y a eu des recours qui ont été faits. Nous n’avons pas pleine satisfaction par rapport à la remise en cause, pour certains, de textes régissant la parité’’, fait savoir Bakhoum Ndèye Madjiguène Sarr, juriste chargée de la communication de l’Association des juristes sénégalais (AJS).

Pis, les femmes estiment que la violence contre elles les décourage ou les empêche d’exercer pleinement leur droit de participer librement et en toute légalité à la vie politique.

C’est donc fort de ce constat amer que l’AJS, en partenariat avec l’ambassade du Royaume des Pays-Bas a organisé, hier à Ziguinchor, un ‘’panel de haut niveau’’ pour faire un fort plaidoyer à l’endroit de toutes les parties prenantes du jeu politique, afin de réduire très sensiblement sinon d’éradiquer les violences basées sur le genre (VBG) dans la sphère publique en vue d’une participation politique saine et équitable des femmes et des jeunes.

‘’Il s’agit d’un panel à l’endroit des leaders politiques, des élus, des conseillers, des femmes, des jeunes et de la société civile pour que nul n’en ignore. Et pour que les questions sur les violences en milieu politiques, le non-respect de la parité et l’implication des femmes et des jeunes en politique puissent être mieux prises en compte’’, explique Bakhoum Ndèye Madjiguène Sarr.

Ce panel, qui survient après ceux tenus à Dakar et à Matam, s’inscrit en droite ligne du projet ‘’Politisons les femmes et les jeunes’’ que l’AJS déroule depuis 2022.

Selon Seynabou Diouf, la responsable du projet, le panel de Ziguinchor constitue une tribune pour promouvoir un dialogue constructif pour un changement de mentalités, pour sensibiliser sur les violences basées sur le genre dans le milieu politique, mais également pour vulgariser la loi sur la parité et les instruments juridiques de protection des droits de la femme. Il s’agit, toujours selon elle, de recueillir des recommandations pour une bonne effectivité de la loi, entre autres.

Soulignons que dans sa mise en œuvre, le projet ‘’Politisons les femmes et les jeunes’’ développe à l’endroit des élus locaux des thématiques liées au renforcement des capacités, à la bonne gouvernance, à la budgétisation sensible au genre, aux sources de financement des collectivités territoriales et au leadership féminin.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

 

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