Le juge coffre les six auxiliaires gendarmes et demande une commission rogatoire
Du nouveau dans l'affaire Kékouta Sidibé, mort lors d’une intervention musclée des éléments de la gendarmerie de Kédougou, venus l'interpeller pour trafic de drogue. En effet, après la comparution devant la cour d’Appel de Kaolack, il y a quelques jours, de l’adjoint au Commandant de la brigade de gendarmerie de Kédougou, le Maréchal des Logis-chef Ahmed Bassine Diop, pour répondre de ce décès, les six auxiliaires gendarmes qui l'accompagnaient ont été inculpés pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner. De ce fait, ils ont été mis sous mandat de dépôt et envoyés à Rebeuss par le juge Barou Diop .
Car, contrairement à leur supérieur hiérarchique le MDL-Chef Ahmed Bassine Diop qui, du fait de son statut d'officier de police judiciaire, a été jugé par la Cour d'Appel de Kaolack, les auxiliaires gendarmes Cheikh Tidiane Diallo, Boubacar Diarra, Babacar Dramé, Bambougou Maty Traoré, Abdoulaye Diallo et Ibrahima Diouf doivent comparaître devant un tribunal militaire.
Dans la mesure où, lors du jugement de leur officier de service, poursuivi pour homicide involontaire, la lecture du certificat de genre de mort de Kékouta Sidibé a révélé un poly-traumatismes à la suite de coups et blessures par objet contondant, des plaies cutanées contuses multiples, une hématome de la face antérieure du thorax avec fracture de la 6éme côte gauche, une fissuration de la rate avec hématome intra-abdominale, un traumatisme crânien avec plaie du cuir chevelu (sans fracture des os du crane) et une hémorragie cérébro-méningée.
Les six auxiliaires gendarmes étaient toujours en liberté, alors que leur officier de service, le MDL-Chef Ahmed Bassine Diop, a déjà été jugé et risque une peine de 3 ans ferme et le mandat de dépôt (le délibéré de la Cour est prévu pour le 14 décembre prochain). Ceci explique sans doute ce mandat de dépôt délivré hier par le juge du 6éme cabinet. Devant la Cour d'Appel, l’officier avait évoqué la thèse de l’accident, indiquant qu’au moment de son interpellation pour trafic de drogue, le défunt, âgé de 35 ans, leur avait opposé une vive résistance. Il avait ajouté que la victime était tombée à plusieurs reprises, également que sa tête a cogné dans le véhicule, pendant qu'on le conduisait dans les locaux de la gendarmerie.
En outre, étant entendu que les parties civiles se trouvent à Kédougou, alors que le tribunal militaire est à Dakar, le juge a demandé une commission rogatoire, pour que leur instruction se poursuive sur place.
Gaston COLY