Publié le 22 Dec 2012 - 12:32
NORD MALI

Nouvelles amputations par des islamistes

 

Les islamistes qui contrôlent la ville de Gao dans le nord-est du Mali, y ont amputé deux personnes vendredi et affirmé que huit autres allaient bientôt subir le même sort en application de la charia (loi islamique), a indiqué un chef islamiste à l'AFP, ce qu'ont confirmé des témoins.

 

"En application de la charia, nous avons coupé la main de deux personnes vendredi. Huit autres personnes vont bientôt connaître le même sort", a déclaré Moctar Barry, un des chefs du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui occupe Gao. "C'est la loi de Dieu et personne ne peut nous empêcher de l'appliquer", a-t-il ajouté.

 

Deux habitants de Gao ont confirmé à l'AFP ces amputations.

 

"J'ai vu l'un des deux amputés attaché, on lui a fait une piqûre avant l'amputation. Il a crié. Les deux amputés sont actuellement à l'hôpital, gardés", a dit l'un d'eux.

 

"Les islamistes ont affirmé que les amputations vont continuer. Ceux qui ont été amputés ont volé, alors que l'islam interdit le vol", a affirmé de son côté le second habitant.

 

Abdou Sidibé, député de Gao, a estimé que ces nouvelles amputations sont la conséquence du "laxisme de la communauté internationale".

 

"Il faut que la communauté internationale sache que ce sont les hésitations pour une intervention, ou non, dans le nord du Mali qui encouragent les islamistes à montrer qu'ils sont chez eux et qu'ils n'ont peur de rien", a affirmé M. Sidibé.

 

Ces amputations ont été commises au lendemain de l'adoption jeudi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution autorisant le déploiement, par étapes et sous condition, d'une force internationale pour reconquérir le nord du Mali entièrement occupé depuis six mois par les islamistes armés du Mujao, d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam).

 

Experts militaires et responsables de l'ONU tablent sur une éventuelle intervention à partir de septembre 2013.

 

Le 29 juillet, des membres du groupe Ansar Dine avaient lapidé à mort, en public, à Aguelhok (nord-est), un homme et une femme auxquels ils reprochaient d'avoir eu des enfants sans être mariés.

 

Et depuis août, plusieurs amputations publiques ont été commises par les islamistes dans différentes localités du nord du pays.

 

JeuneAfrique