Comment quatre chefs d'Etat africains ont été interdits de médiation
On en sait un peu plus sur les raisons du vrai faux bond des Présidents Yayi Boni, par ailleurs Président de l'Union africaine (Ua), Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, Amadou Toumani Touré, du Mali et Idriss Déby, Président de la République de Tchad. Ces derniers étaient bien annoncés à Dakar, mais la Présidence de la République du Sénégal s'est opposé à leur arrivée à Dakar. Ce, après les conseils que lui ont donnés son homologue ivoirien, fraîchement porté à la tête de Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao).
EnQuêteplus.com est en mesure d'avancer que le Président Wade a effectivement fermé la porte à ces quatre chefs d'Etat dont le rôle consistait à accentuer la pression sur Dakar. Le Palais présidentiel refusait jusqu'à hier de répondre aux nombreux appels téléphoniques dans le sens de cette médiation. Le Président Ouattara a conseillé au Président Wade de ne pas recevoir ces chefs d'Etat. Alassane Dramane Ouattara, arrivé à la magistrature suprême, au mois de mai 2011 dernier, avait été soutenu par son homologue sénégalais, le Président Abdoulaye Wade qui l'avait d'ailleurs reçu au Palais de la République, à la veille d'une présidentielle ivoirienne très controversée. Après cette audience, des attaques très dures contre le régime de Wade avaient à l'époque été formulées par le camp de Laurent Gbagbo, aujourd'hui dans les liens de la prévention à la Cour pénale internationale (Cpi). Le Président Ouattara voudrait-il rendre la politesse à son aîné sénégalais qu'il ne s'y prendrait pas autrement.
En tout état de cause, les différentes initiatives allant dans le sens d'une médiation entre le camp du Président Wade et celui du M23 ne semblent pas avoir porté leurs fruits. Le Président Obasanjo avait remis aux leaders de cette coalition qui regroupe l'essentiel des partis de l'opposition une feuille de route pour sortir de la crise politique. Feuille de route qui prévoit deux ans de transition et de prolongation du mandat présidentiel et un gouvernement d'union nationale.
Le M23 avait fait des contre-propositions prévoyant entre autres 6 à 9 mois de transition,une cour constitutionnelle de consensus, une Commission électorale nationale indépendante (Ceni), un ministre de l'Intérieur consensuel, une nouvelle révision du Code électoral.
Mais la proposition suscitée par certains candidats de reporter la Présidentielle a reçu une fin de non-recevoir de la part du plus grand nombre de candidats engagés dans la course à la magistrature suprême.