Condamnation formelle de Paris, qui appelle au retour à l'ordre
La France a condamné lundi "le recours à la force ayant abouti à la prise de pouvoir" en Centrafrique et a demandé l'arrêt des pillages et le rétablissement rapide de l'ordre à Bangui, tombée dimanche aux mains des rebelles du Séléka.
"La France, conformément à ses principes, ne peut que condamner le recours à la force ayant abouti à la prise de pouvoir en République centrafricaine", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot.
"La France appelle les forces rebelles à s'abstenir de toute violence envers les populations civiles et les communautés étrangères. Les pillages doivent cesser et l'ordre doit être rétabli rapidement", a-t-il ajouté.
Pour Paris, les accords de Libreville du 11 janvier "doivent fournir le cadre d'une transition politique".
La condamnation a minima de la France intervient alors que le chef rebelle Michel Djotodia, qui devrait faire dans la journée une déclaration officielle à la nation, s'est déjà posé en successeur du président François Bozize, réfugié au Cameroun.
M. Djotodia a déclaré à la radio RFI qu'il comptait organiser "des élections libres et transparentes avec le concours de tout le monde" d'ici à trois ans et qu'il gardait à son poste l'actuel Premier ministre du gouvernement d'union nationale Nicolas Tiangaye, figure de l'opposition au président Bozizé.
Selon une source diplomatique, Paris considère uniquement M. Tiangaye comme interlocuteur et juge que les accords de Libreville sont la seule "référence pertinente".
Le changement de pouvoir par la force en Centrafrique a été condamné en termes plus forts par l'Union européenne, qui a jugé "inacceptable" le changement par la force, et par l'Union africaine, qui a suspendu lundi la Centrafrique et imposé des sanctions à sept responsables de la rébellion, dont M. Djotodia.
Quelque 300 soldats français ont été envoyés en renfort à Bangui depuis Libreville au cours du week-end, selon l'état-major des armées, afin d'assurer la protection des ressortissants français et étrangers présents en Centrafrique, portant à environ 550 le nombre de militaires français présents sur place.
afp