Publié le 28 Mar 2013 - 22:37
ASSISES 2013

 ''Bouki'', le bourreau de Nafissatou Diallo, prend 8 ans de taule

''Je suis venu pour régler vos comptes à vous tous.'' C’est en ces termes que l’inculpé a réagi, lorsque le témoin du drame du 10 septembre 2008 a tenté de le calmer. ''Bouki'' (hyène en wolof), malgré son caractère impulsif et belliqueux, n’osait s’en prendre à la famille que sous l’emprise de l’alcool et de la drogue.

 

C’est pourquoi ce jour-là, après avoir ingurgité un litre de vin rouge et un demi de ''kana'' (liqueur originaire de la Guinée Bissau), selon les révélations de l’inculpé, il a pris la ferme décision d’en découdre avec sa demi-sœur Mariama Diallo qui détenait par devers elle la carte d’identité de son papa défunt. Le document ayant trait à un terrain légué par ce dernier, mais surtout une bague que son père, marabout de son état, lui avait promis pour qu’il s’en serve après son décès, dans le cadre du maraboutage.

 

Ne l’ayant pas trouvée à la maison, il y est retourné aux environs de 21 heures, au moment où cette dernière était à la mosquée. Ce qui l’irrita. Il s’en prit d’abord au vieux Moussa Camara, colocataire qui tenait à le calmer, avant de foncer vers sa nièce Nafissatou Diallo, la fille de sa demi-sœur Mariama Diallo, à qui il porta plusieurs coups de machette ayant entraîné une amputation.

 

 

À la barre de la cour d’Assises de Ziguinchor, Ibrahima Diallo a fait savoir que la disparition de la bague promise par son père constituait le vrai problème, même s’il a révélé n’avoir pas bénéficié de sa part d’héritage. ''Une bague convoitée au sein de la famille'', a indiqué l’avocat général qui, après avoir souligné la furie de l’acte odieux de l’inculpé, a soutenu que ''les faits reprochés à l’accusé sont constants et têtus''. Selon Ngormack Tall, Ibrahima Diallo a agi ''en connaissance de cause''. Toutefois, il a demandé ''une correctionnalisation'' de l’infraction et des circonstances atténuantes en faveur de Bouki, du fait de son enfance et de son parcours difficiles, avant de requérir une peine de 7 ans d’emprisonnement.

 

Une brèche dans laquelle s’est engouffrée la défense, assurée par Me Henry Valentin Gomis, pour dégager d’un revers de main la tentative d’assassinat. ''Il y avait une impossibilité matérielle pour que ce meurtre ait lieu. Et l’infraction était impossible, en l’absence de Mariama'', a-t-il soutenu, avant de réfuter la préméditation de l’action. Relevant, à la suite du Parquet, l’enfance difficile de l’inculpé, Me Gomis a invoqué des circonstances atténuantes et demandé une application bienveillante de la loi. Acquitté du chef de tentative d’assassinat, la Cour a déclaré ''Bouki'' coupable de coups et blessures et l’a condamné à huit (08) ans d’emprisonnement ferme.

 

Enquête

 

 

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