Fatou Diouf écope du tarif habituel
La Cour d’assises de Dakar a condamné, la dame Fatou Diouf à cinq ans de travaux forcés pour le crime d’infanticide.
Le grand Magal de Touba de 2009 restera à jamais gravé dans la mémoire de Fatou Diouf. Car neuf mois après l’événement religieux et depuis lors, cette domestique est en prison. Lors de ce Magal, Fatou Diouf a entretenu des relations sexuelles avec un certain Aliou Dame. Enceinte, la jeune fille avait décidé de cacher sa grossesse à son amant occasionnel et à sa famille, et même à sa patronne. Un jour qu'elle lui demandait pourquoi son ventre était gros, elle lui avait répondu : ‘’Ce n’est rien. Il faut voir les autres membres de ma famille, ils ont tous le ventre bedonnant’’.
Ainsi, la domestique a pu cacher sa grossesse jusqu’au jour de son accouchement, le 31 août 2010. Lorsque l’heure de la délivrance est arrivée, Fatou Diouf s’est enfermée dans les toilettes où elle a mis au monde une fille. Ensuite, elle a mis le bébé dans un sac. A sa sortie des toilettes, mal en point et un filet de sang coulant de ses cuisses, la domestique a été interpellée par sa patronne. Elle a répondu qu’il s’agissait de ses menstrues. Comme l’état de son employée ne s’améliorait guère, Mme Aminata Dièye, infirmière de son état, l'a ‘’renvoyée’’ chez ses parents. Fatou Diouf sera évacuée au centre de santé Nabil Choucair et retenue pour des soins. C’est en cherchant le téléphone de la patiente que Saliou Kama, oncle de l’accusée, a découvert le cadavre dans un sachet.
L'accusée craque et avoue
Devant les éléments de la police des Parcelles Assainies, puis face au magistrat instructeur, la domestique a nié les faits. Devant la Cour, elle a réitéré ses dénégations. Elle a affirmé n’être pas au courant de sa grossesse. ‘’J’avais mal au ventre. Croyant que j’avais une diarrhée, je me suis rendue dans les toilettes pour me soulager. A ma grande surprise, le bébé est sorti’’, a persisté à dire l’accusée. ‘’Mais, arrêtez de mentir ! Vous ne pouvez pas nous faire croire que vous n’avez rien ressenti durant les neuf mois car le bébé bougeait’’, lui a lancé le président Koliba Dansokho.
‘’Je n’ai jamais rien ressenti. De temps à autre, j’avais juste des douleurs abdominales et j’en parlais à ma patronne qui me donnait des médicaments’’, a répondu l’accusée, sans se démonter. Acculée par les juges, elle a fini par avouer qu’elle savait son état et qu’elle a caché sa grossesse à son entourage. Toutefois, elle a nié avoir tué son bébé. ‘’Quand il sortait, je l’ai tiré par la tête, mais il n’a pas crié’’, a-t-elle laissé entendre.
Conforté par le certificat de genre de mort attestant que le bébé est né vivant, l’avocat général Amadou Seydi a requis 5 ans de travaux forcés contre la domestique. Me Abdoul Aziz Djigo a lui déclaré qu'il n’existe pas de preuve pour condamner sa cliente. Il a demandé l’acquittement. La Cour a suivi le parquet général. En prison depuis le 8 septembre 2010, Fatou Diouf y demeurera jusqu'en 2015.
FATOU SY
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