Les candidats en Master bloquent les enseignements
Les activités sont à l’arrêt dans le campus universitaire de Bambey et ce, depuis le mardi dernier lorsque les étudiants ont décidé de bloquer l’accès aux locaux de la scolarité et du service administratif. Le vendredi, ils s’en prennent aux véhicules de l’administration universitaire, en en dégonflant les pneus ou en en cassant les vitres. Il a fallu que les autorités fassent appel aux forces de sécurité pour les ramener à «la raison».
A l’origine de cette crise, l’inscription de certains étudiants au Master Inter-universitaire d’énergies renouvelables (MIER). En fait, beaucoup d’étudiants estiment qu’après la Licence, ils doivent pouvoir librement s’inscrire en Master. Une vision que récuse le Pr. Matar Seck, Recteur de l’Université Alioune Diop de Bambey. Selon qui, une telle conception des choses reviendrait à reconduire l’ancien système ou l’étudiant en possession de la licence était directement admis à l’année de maîtrise.
D'après le Pr. Seck, avec le système LMD, l'accès au Master est soumis à un appel à candidatures, et dans le cas d’espèce, le MIER a fait l’objet d’un appel à candidatures qui a enregistré plus de 27 demandes. La sélection des candidats admis est alors faite en fonction de plusieurs critères : le nombre d’encadreurs, le parcours du candidat, la moyenne obtenue en Physique, etc. Ainsi, seuls dix candidats ont été finalement retenus à Bambey, contre 16 retenus à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, et 11 à l’Université de Thiès.
Si chaque étudiant doit être encadré par un professeur titulaire, il est aisé de comprendre que Bambey, avec seulement six professeurs titulaires, ne pouvait aller au-delà des 10 retenus, a expliqué le Dr. Ibrahima Fall, directeur intérimaire de l’Unité de formation et de recherches (UFR) Satic. «Malgré toutes les séances de travail et d’explications que nous avons eues avec ces étudiants non admis en Master MIER, ils continuent de faire du bruit alors qu’ils n'ont pas été les meilleurs pour prétendre à ces places en Master», ajoute le Dr. Fall.
Dans une posture de fermeté, le recteur Matar Seck promet de traduire les étudiants qui ont déjà bouclé leur séjour à Bambey devant le Conseil de discipline et devant la Justice. «On ne peut plus continuer à accepter que des gens perturbent les activités de tout un système sans en payer les conséquences», dit en substance le chef de l'administration. Qui n'espère pas que les activités universitaires puissent reprendre ce lundi même si, dit-il, «le site est bien sécurisé».
BABACAR DIOUF