Les travailleurs réclament la tête du DG Babacar Sarr

''La situation qui prévaut à la Compagnie générale d’énergie est comparable à de l’assassinat'', a déclaré le Secrétaire général du collège des délégués de la CGE, Diomaye Sène, mardi lors d'une conférence de presse au siège de la Radhho à Dakar. D’après le président du collège, Mamoudou Birane Wane, l'entreprise doit 12 mois d’arriérés de salaires aux travailleurs.
Il affirme qu’après avoir esté en justice, 40 agents ont obtenu un jugement ordonnant le payement de 8 mois d’arriérés pour un total d'environ 43 millions francs Cfa. Mais, dénoncent-ils, l’exécution de la décision n’est jusqu’à ce jour pas effective. Pis, poursuit M. Wane, le directeur général Babacar Sarr a licencié de ''manière discriminatoire, sélective et abusive'' 8 agents au motif d’abandon de poste. Ces derniers auraient observé comme leurs autres collègues un arrêt de travail pour la réclamation de leurs salaires. Mamadou Birane Wane estime que toute cette situation s’apparente à un ''viol de la dignité humaine''. Ainsi, ces travailleurs demandent la démission du DG Babacar Sarr, et surtout qu’il fasse partie des personnes à auditer.
Selon Diomaye Sène, les autorités étatiques sont au courant de la crise qui secoue la CGE, car le collège des travailleurs aurait adressé à maintes reprises des courriers au ministère en charge du Travail. ''Nous ne comprenons pas (son) mutisme'', dit-il. Quant au représentant de la RADDHO, Omar Diallo, il a accusé le gouvernement de pas assumer ses responsabilités. M. Diallo soutient que dans les pays développés, l’État défend les intérêts de l’employé alors qu'au Sénégal, c’est l’employeur qui est protégé. Il ajoute que si le nouveau régime a l’ambition de mettre le Sénégal sur la voie du développement, il est primordial d’assurer la justice sociale.
De son côté, Abdou Cissé, représentant du M23, pense que le problème auquel sont confrontés les agents de la CGE prouve que l’objectif du gouvernement peine à mettre le Sénégal sur le chemin du ''Yokkute'' (développement). ''On parle à longueur de journée de rupture. Je crois que s’il y avait la rupture, cette situation n’aurait jamais existé'', déclare-t-il. Toutefois, il met en garde le gouvernement : ''Si d’ici quelque jours la situation ne se décante pas, le M23 mènera la bataille aux côtés des agents de la CGE pour que leurs salaires leur soient payés.''
Djidi DIARRA
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