Deux agents risquent deux ans d’emprisonnement à la veille de leur retraite
Poursuivis pour détournement et soustraction de matériels appartenant à l’État, deux agents des Eaux et forêts, en service au Parc zoologique de Hann, risquent deux années de prison.
Si le tribunal des flagrants délits de Dakar se conforme au réquisitoire du substitut Mamadou Bassirou Ndiaye, les deux agents des Eaux et forêts, A. T et O. P risquent d’anticiper leur retraite. Le premier capitalise 30 ans de service et doit aller à la retraite en 2017. Quant au second, il a 59 ans, soit à un an de la retraite. Tous les deux encourent deux ans de prison ferme, à cause de la disparition de 13 batteries solaires et de 12 tuyaux d’arrosage dans le magasin du Parc.
Le 10 mars dernier, en recherchant les tenues pour les agents devant participer à la prise d’arme, A. T, chef comptable matière constata la disparition du matériel. Informé, le directeur général du Parc saisit son adjoint. L'enquête interne menée n’ayant rien donné, le DG saisit d’une plainte la gendarmerie de Hann.
L’agent comptable matière fut arrêté, de même que son collègue O. Pène, magasinier. Traduits mercredi dernier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour détournement de deniers publics et de soustraction de matériels appartenant à l’État, les deux agents ont contesté les faits. Ils ont nié avoir dérobé le plus petit matériel. O. P. a soutenu qu’au moment où les faits se seraient déroulés, il était permissionnaire.
A. T. a expliqué pour sa part que le magasin est comme un bazar et en tant que comptable matière, son volume de travail l’empêche de procéder à un contrôle journalier. Mieux, lui et son co-prévenu ont indiqué que pour transporter une batterie, il faut en moyenne 3 à 4 personnes et avoir un véhicule. Or, ils ont fait savoir qu'aucun véhicule ne peut entrer ou sortir du parc, sans être vu par les gardiens.
‘’Je me demande à quoi servent vos gardes’’, a lancé un des assesseurs de la présidente de l’audience, lorsque le Dg du parc a indiqué que l’enquête interne n’a pas déterminé qui a déposé les batteries au parc, après le vol. En fait, après l’arrestation des deux agents, la seconde épouse de A. T a acheté des batteries (de marque différentes selon le DG) pour les restituer afin de sauver son époux. Ce qui fait croire à l’agent judiciaire de l’État que les prévenus sont coupables, d’autant qu’ils sont responsables du matériel.
Donc, il a réclamé le franc symbolique. Abondant dans le même sens, le représentant du parquet a demandé au tribunal de maintenir les prévenus dans les liens de la détention. Mes Adama Ndiaye et Ousseynou Gaye ont plaidé la relaxe au bénéfice du doute à défaut d’une relaxe pure. ‘’Le doute ternit leur image et ferait croire qu’il y a des éléments probants’’, a rectifié leur confrère Ciré Clédor Ly. Me Ly a appuyé sa plaidoirie sur l’accessibilité du magasin par presque tous les agents.
Délibéré le 15 mai prochain.
FATOU SY
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